La drag queen autrichienne, Conchita Wurst, gagnante de l'Eurovision 2014, a mis sa célébrité au service de la lutte contre la stigmatisation liée au VIH. Dans un discours prononcé à l'occasion du lancement de la 22e conférence internationale sur le sida, lundi 23 juillet 2018, elle a annoncé vouloir mettre fin aux clichés concernant les 37 millions de personnes ayant contracté le virus dans le monde.
Alors que la conférence internationale sur le sida entame aujourd'hui, mardi 24 juillet 2018, ses travaux en séance plénière, avec en vedette des célébrités comme le prince Harry, Charlize Theron ou Elton John, la plus connue des drag queen s'est exprimée à la tribune hier, pour l'ouverture de la conférence. Un discours vibrant, dans lequel Conchita Wurst revient sur sa séropositivité et sur son combat contre les clichés qui y sont attachés.
Conchita Wurst, qui a annoncé sa séropositivité en avril 218, souhaite à présent « utiliser l'attention » qu'elle reçoit pour « la diriger vers cette maladie et aider à rendre normal le fait d'en parler ». #AIDS2018 pic.twitter.com/rkcK9QMHrj
— Sida Info Service (@SidaInfoService) July 24, 2018
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Dénoncer la stigmatisation
« Il y a beaucoup de stigmatisation attachée au VIH et je pense que c'est parce que trop de gens savent trop peu de choses » sur ce virus et cette infection, a lancé l'artiste, connue pour porter fièrement sa barbe. Le 16 avril 2018, après avoir été menacée par son ex petit-ami, la chanteuse postait un message sur son compte Instagram, annonçant sa séropositivité :
« Le jour est venu de me libérer pour le reste de ma vie d’une épée de Damoclès : je suis positive au VIH. Cela n’a pas d’intérêt pour l’opinion publique mais un ex-ami me menace de révéler publiquement cette information personnelle, or je ne donne à personne le droit de chercher à me faire peur et à influencer ma vie ainsi », a confié la diva.
Pouvoir parler du VIH
Sa plus grande peur était de parler de son infection, a expliqué la chanteuse, qui souhaite désormais « utiliser l'attention » qu'elle reçoit pour « la diriger vers cette maladie et aider à rendre normal le fait d'en parler ». Assurant n'avoir reçu « que du soutien » après son annonce, en avril dernier, Conchita a souligné qu'être séropositive « est juste une partie » de ce qu'elle est. « Aujourd'hui, je me sens plus en forme, plus belle et plus forte que je ne l'ai jamais été dans ma vie », a-t-elle déclaré sous des applaudissements nourris.
âPeople with HIV can live as long a life as those who are negative. You can touch us. You can kiss us. You can love us. Just as you would anyone else.â
ð @ConchitaWurst at #AIDS2018 pic.twitter.com/wlv6RZKnT2— Matthew Hodson (@Matthew_Hodson) July 23, 2018
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Rendre les thérapies plus accessibles
Si Conchita Wurst se sent plus en forme, cela est en partie grâce à la thérapie antirétrovirale, avec laquelle les personnes porteuses du VIH peuvent vivre mieux et plus longtemps. « Vous pouvez nous toucher, vous pouvez nous embrasser, vous pouvez nous aimer comme vous aimeriez n'importe qui d'autre », a-t-elle lancé. Pourtant, 15 millions de personnes dans le monde n'ont toujours pas accès aux médicaments qui permettent de stopper la propagation du virus.
« Combien de temps cela prendra-t-il pour que nous rendions les recherches et des thérapies accessibles à chaque être humain qui en a besoin? », a interrogé la star, avant de poursuivre : « Je voudrais savoir pourquoi les traitements médicaux avancés auxquels j'ai accès ne sont toujours pas accessibles à autant de personnes touchées. »
Crédit Photo : Creative Commons.