LGBTQI+Royaume-Uni : Facebook accusé de cibler les jeunes LGBT+ avec des thérapies de conversion

Par Marion Chatelin le 28/08/2018
Facebook

Facebook aurait ciblé des jeunes LGBT+ à l'aide d'un algorithme, en publiant du contenu publicitaire concernant des thérapies de conversion sur leur fil d'actualité. Le réseau social aurait supprimé les publications depuis les révélations du quotidien britannique The Telegraph.

Des publications faisant l'apologie des « thérapies de conversions » et de la « pureté sexuelle » sur le fil d'actualité Facebook de certains jeunes LGBT+ britanniques. Un énième scandale, dont le réseau social aurait pu se passer. L'entreprise américaine aurait, depuis les révélations du quotidien britannique The Telegraph, retiré plusieurs contenus publicitaires homophobes qui ciblaient les jeunes LGBT+. L'enquête menée par le journal britannique a permis de mettre en lumière un système de « micro-ciblage », c'est-à-dire l'utilisation de données personnelles par des entreprises, pour envoyer des messages individualisés sur les réseaux sociaux, par email ou par SMS, aux jeunes LGBT+ résidant au Royaume-Uni.

« L'homosexualité était mon identité »

Parmi les témoins contactés par les journalistes de The Telegraph, certains ont expliqué avoir cliqué sur « Pourquoi je vois ça » à côté de la publication. Facebook leur a répondu avoir remarqué « un intérêt pour les questions de genre ». C'est notamment le cas de Tessa Ann Schwarz, une jeune lesbienne britannique, qui s'est plaint, après avoir « liké » plusieurs pages LGBT sur Facebook, d'avoir retrouvé au beau milieu de son fil d'actualité une vidéo publicitaire intitulée « L'homosexualité était mon identité », faisant l'apologie des thérapies de conversionDes propos relatés par le quotidien britannique :

« Je ne sais pas pourquoi Facebook a permis de cibler les personnes LGBT+ avec des vidéos qui font la promotion de la honte et de la haine, le tout déguisé en amour. »

« Aider les hommes attirés par les hommes »

Un autre internaute, s'est dit « sous le choc » après avoir vu du contenu apparaître sur sa timeline faisant la publicité d'un livre intitulé : « Aider les hommes attirés par les hommes ». En cliquant sur la publication, l'internaute était automatiquement renvoyé vers le site internet de la maison d'édition chrétienne WestBow Press.

De nombreuses associations LGBT+ britanniques se sont insurgées face à ces contenus publicitaires ciblés de manière « agressive et relevant de la manipulation ». Paul Twocock, le directeur des campagnes, de la politique et de la recherche pour l'association LGBT+ britannique Stonewall, interviewé par The Telegraph, soutien qu'il s'agit ni plus ni moins d'une « tentative insidieuse de saper l'estime de soi des personnes LGBT+ ».

De son côté, Facebook a annoncé avoir supprimé les publications mises en cause. Mais ce n'est pas la première fois que le réseau social fait face à une telle polémique. En 2017 déjà, l'entreprise avait été accusée par le magasine The Times, de diffuser une publicité provenant d'une association évangélique baptisée, Anchored North, et promettant « l'enfer » aux personnes homosexuelles si elles ne se tournaient pas vers une thérapie de conversion d'urgence.

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Crédit Photo : Jonathan Nackstrand / AFP.