Le candidat d'extrême droite aux élections présidentielles brésiliennes, Jair Bolsonaro, a affirmé qu'une bande-dessinée Titeuf faisait partie d'un « kit gay ». Et ce n'est pas la première fois que l'homme politique brille par son homophobie.
Vous connaissiez le « kit gay » ? Non ? Nous non plus. On doit cette expression au député brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro. Encore inconnu du grand public il y a quelques mois, ce laudateur décomplexé de la dictature (1964-1985) arrive deuxième, derrière Lula, dans les intentions de vote pour le 1er tour des élections présidentielles au Brésil, le 7 octobre prochain. Et il ne brille pas par ses déclarations progressistes.
Le 28 août dernier, invité du journal télévisé de la puissante chaîne Globo, le candidat a accusé une bande-dessinée de faire partie d'un « kit gay » distribué aux enfants. Selon Le Monde, il aurait même affirmé que c'est une « porte ouverte vers la pédophilie ». L'ouvrage en cause - tenez-vous bien : « Titeuf : le guide du zizi sexuel » de Zep (18'48 dans la vidéo ci-dessous).
https://www.youtube.com/watch?v=-LaNZaes7ig
Un kit contre l'homophobie
Quelques heures après l'interview, il en remet une couche et tweete une photo de lui, visage grave, le doigt dans le livre, là où est censé se trouver le pénis du protagoniste.
Um dos livros que ensinam sexo para crianças nas escolas que a Globo não quis mostrar! pic.twitter.com/DbwCzUhWJN
— Jair Bolsonaro 1ï¸â£7ï¸â£ (@jairbolsonaro) August 29, 2018
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Pas de chance pour Jair Bolsonaro, il n'a jamais existé de « kit gay ». Un « kit contre l'homophobie » avait en revanche été distribué dans les écoles brésiliennes en 2011, mais la bande-dessinée n'en faisait pas partie.
Le candidat ne s'est jamais caché de son homophobie. Il avait d'ailleurs affirmé il y a quelques temps qu'il préférerait voir son « fils tué dans un accident plutôt qu'homosexuel ».
Un scénario pas si fantaisiste que ça...
Jair Bolsonaro séduit les jeunes, qui n'ont pas connu la dictature : 60% de ses soutiens ont moins de 34 ans. Catholique, il courtise les églises évangéliques. Ce héraut de la loi et de l'ordre plaît aussi aux pauvres, comme aux classes moyennes, et à des intellectuels. Et même parfois à gauche.
L'élection brésilienne est à ce stade si imprévisible que l'hypothèse d'un président d'extrême droite n'est plus fantaisiste.
(Avec AFP)
Crédit photo : Capture d'écran YouTube