Rihanna a assuré sur Twitter qu'elle allait interdire à Donald Trump d'utiliser ses chansons lors des meetings du président. Mais est-ce seulement possible ?
Elle préfèrerait qu'il éteigne la musique ! Rihanna s'est insurgée sur les réseaux sociaux de l'utilisation de sa chanson "Please Don't Stop The Music" dans un des meetings de Donald Trump.
"Plus pour longtemps" a écrit la chanteuse, en réponse à un journaliste du Washington Post qui lui faisait remarquer que son morceau était joué pendant un rallye du président américain à Chattanooga (Tennessee), le 5 novembre dernier.
Et d'ajouter : "Ni moi, ni les gens qui m'entourent ne souhaitons être mêlés de près ou de loin à ces rallyes tragiques".
Not for much longer...me nor my people would ever be at or around one of those tragic rallies, so thanks for the heads up philip! https://t.co/dRgRi06GrJ
— Rihanna (@rihanna) November 5, 2018
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Bien qu'elle ne puisse pas voter aux Etats-Unis, la chanteuse originaire des Barbades n'a jamais caché ses convictions politiques - elle a soutenu Hillary Clinton en 2016. L'année dernière, elle avait qualifié Donald Trump de "porc immoral" après le passage de son décret "anti-immigration".
Bref, on comprend bien pourquoi la chanteuse ne souhaite pas que sa musique soit utilisée. Mais peut-elle vraiment l'interdire ?
Une situation délicate
La réponse n'est pas si évidente que ça. Comme le rappelle le Washington Post, si une femme ou un homme politique souhaite utiliser une musique lors d'un rassemblement quelconque, il faut au préalable obtenir une autorisation de diffusion.
Aux Etats-Unis, la majorité des compositions musicales sont détenues par deux grandes organisations : la Société américaine des compositeurs, auteurs et éditeurs (ASCAP) et le Brodcast Music Inc. (BMI). Ce sont elles qui sont chargées de délivrer ces fameuses autorisations.
Après plusieurs plaintes d'artistes, les deux organismes ont mis en place, il y a quelques années, un dispositif permettant à un interprète de faire savoir s'il ne souhaite pas que ses musiques soient utilisées lors de rassemblements, politiques notamment. La chanteuse britannique Adèle et le rocker Neil Young auraient tous deux profité de ce procédé, selon le Washington Post.
L'ASCAP a ajouté à destinations des femmes et des hommes politiques que, même si une autorisation de sa part suffisait, il est préférable d'avoir également celle de l'artiste.
Pharrell Williams s'insurge aussi
L'ASCAP précise que les artistes peuvent également lancer une action en justice en vertu de la loi Lanham, qui prévoit que toute marque déposée "dénigrant, méprisant ou visant à ternir la réputation d'individus vivants ou morts" peut être prohibée. Mais aucun artiste n'est jamais allé jusque-là.
C'est ce qu'envisagerait de faire Pharrell Williams selon plusieurs médias américains. Le chanteur s'était agacé fin octobre de l'utilisation de son tube « Happy » dans un meeting de Trump.
Reste à savoir si Rihanna devra passer par la case justice ou si le président américain arrêtera de diffuser sa musique de lui-même.
Crédit photo : Instagram.