mariageLe patron du PCF Fabien Roussel dit "pourquoi pas" à un RIC sur le mariage pour tous

Par Youen Tanguy le 08/01/2019
fabien roussel

Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a dit oui, mardi 8 janvier, à la perspective de référendums d'initiative citoyenne "sur tous les sujets". Et "pourquoi pas" sur la peine de mort et le mariage pour tous, "si les Français le demandent".

Après Alexis Corbière, c'est au tour de Fabien Roussel d'y aller de son petit commentaire. Le secrétaire national du Parti communiste (PCF) était interrogé ce mardi 8 janvier, sur BFMTV, à propos de l'éventualité de voir les référendums d'initiative citoyenne (RIC), l'une des revendications des gilets jaunes, utilisés pour poser la question du mariage pour tous adopté en 2013.

https://twitter.com/ParisPasRose/status/1082558756511191040

"Mais pourquoi pas !, a-t-il répondu d'emblée. Sur tous les sujets n'ayons pas peur." Relancé ensuite spécifiquement sur la peine de mort, il a déclaré : "Mais bien sûr, si les Français le veulent ! Il ne faut pas avoir peur du débat, quand il y a eu le référendum sur la Constitution européenne de 2005, on nous a dit 'C'est compliqué', mais les Français vont s'en saisir".

Et d'ajouter : "S'il faut en passer par là pour que nous retrouvions confiance dans nos institutions... prenons le temps, redonnons confiance", a plaidé le député du Nord, soulignant : "Le PCF est le premier parti à avoir demandé une 6e République, (...). Notre démocratie ne fonctionne plus, les Français ne se sentent pas respectés et écoutés".

"Nous saurons les défendre"

Le 18 décembre dernier, le député LFI Alexis Corbière avait lui aussi estimé que l'on pourrait "discuter" d'organiser un RIC sur le mariage pour tous afin de le "relégitimer""Quel est l'intérêt de rouvrir aujourd'hui le débat sur le mariage pour tous ?, lui avait répondu l'élu parisien Ian Brossat. Depuis cinq ans, 40.000 couples de même sexe se sont mariés. Aucun besoin de 'relégitimer' ce droit."

"Le RIC doit permettre de gagner des droits nouveaux, pas de mettre en cause des droits fondamentaux. Les droits et libertés ne sont pas négociables", a précisé Fabien Roussel sur Twitter mardi. "Nous saurons les défendre ! Qu'il s'agisse de l'abolition de la peine de mort, du mariage pour tous, des droits des femmes et de tous les acquis sociaux qui sont si souvent attaqués."

Le PCF réaffirme sa position

Contacté par TÊTU, l'élu parisien PCF Ian Brossat réaffirme que son parti n'est "pas favorable à un RIC sur le mariage pour tous" ou d'autres droits acquis tels que "l'avortement", "la peine de mort" ou "le droit de vote pour les femmes". Selon lui, ce n'est d'ailleurs pas un sujet pour les gilets jaunes. "Sur les ronds-points, personne ne parle de ça." 

Concernant les propos de Fabien Roussel tenus ce mardi matin, il n'a pas souhaité faire de commentaire, se contentant de dire que ce dernier a depuis clarifié ses propos. Il assure enfin qu'il faudra "border et encadrer les référendums d'initiative citoyenne" pour ne surtout pas "remettre en cause des droits acquis".

Après la mobilisation de réseaux militants très marqués à droite, la contribution la plus votée lors d'une consultation en ligne jusqu'à vendredi dernier lancée par le Conseil économique, social et environnemental (Cese) réclame l'abrogation du mariage pour tous.

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Le 7 janvier dernier, la présidente de la Commission nationale du débat public Chantal Jouanno, en charge d'organiser le grand débat national à venir, a affirmé que les citoyens étaient "libres" de rouvrir un débat sur le mariage pour tous dans le cadre de cette consultation. "Je ne souhaite pas, à titre personnel, que le mariage pour tous revienne dans le débat", s'est-elle toutefois justifiée quelques heures plus tard auprès de TÊTU.

https://tetu.com/2019/01/08/chantal-jouanno-je-ne-souhaite-pas-a-titre-personnel-que-le-mariage-pour-tous-revienne-dans-le-debat/

Article mis à jour le 8 janvier à 17h44

(Avec AFP)

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