Abo

Gay PrideC'est l'amour à la Pride : Léo et Jonathan se sont rencontrés à la Marche des Fiertés

Par Marion Chatelin le 21/06/2019
Marche des Fiertés

Le 29 juin prochain aura lieu la Marche des Fiertés parisienne. Plusieurs centaines de milliers de personnes battront le pavé au rythme des musiques entêtantes des chars. Et parmi elles et eux, se trouve peut être l'amour de votre vie. Jonathan et Léo se sont rencontrés à la pride de Strasbourg en 2009. Emménagement, Pacs, mariage... Ils filent depuis le parfait amour. Pour TÊTU, ils reviennent sur leur rencontre.

"La première fois que j'ai vu Jonathan, c'était à Strasbourg, le 14 juin 2009. Il était à dix mètres derrière moi. Il n'arrêtait pas de me regarder, et à vrai dire je me demandais ce qu'il me voulait. Je croyais que c'était un hétéro qui accompagnait ses deux amis à la gay pride. Blond aux yeux bleus, je me suis dit qu'il devait être un allemand en goguette à Strasbourg. Bref, mon gaydar n'a pas fonctionné sur lui !

Vers la fin de la marche, je me suis assis dans l’herbe avec mes amis. Il était encore à quelques mètres de moi. Je l’ai regardé du coin de l'oeil. Et je l'ai trouvé vraiment très beau. Lui n'osait pas venir me parler. La soirée à continué et on ne s'est pas parlés. Je n'étais pas là pour rencontrer quelqu'un, et j'ai dansé avec mes potes jusqu'au bout de la nuit. Quelle n'a pas été ma surprise le lendemain matin, lorsque j'ai vu sa demande en ami sur Facebook. J'ai tout de suite reconnu son visage. Et j'ai évidemment accepté. 

Je n'apprendrai que plus tard qu'il m'avait déjà vu à la soirée officielle de la pride de Metz, la "G'Do", quelques jours auparavant. En fait, il m'avait clairement repéré ! Ce soir là, je ne l'avais pas vu du tout.

Le grand chelem

Après sa demande en ami sur Facebook, nous avons parlé. De tout, de rien, de nos vies. Nuit et jour, 72 heures durant. À cette époque, il n'avait pas encore fait son coming-out. Lui, vivait à Saint-Dié-des-Vosges, un coin où il n'y a personne et encore moins de bar gay. Moi, à Metz. Le 17 juin, j'ai pris la voiture et j'ai roulé un peu plus de 140 kilomètres. J'ai foncé, je voulais tellement le rencontrer. Et lorsque je suis arrivé chez lui, ça a été le coup de foudre. En le voyant, tout s'est confirmé. C'était lui. J'avais 19 ans à l'époque, et lui 21.

Dans mon programme, j'avais prévu de faire ce que j'appelle 'le grand chelem', à savoir : enchaîner la pride de Metz avec celle de Strasbourg puis celle de Paris. J'avais prévu d'aller à la marche parisienne le weekend suivant. Jonathan travaillait mais a pu se libérer pour me rejoindre le samedi matin. Nous avons fait notre première pride ensemble, dix jours seulement après notre rencontre. Quand je pense à cette marche… J’étais sur un petit nuage. C’était tout frais. J’étais en même temps complètement halluciné de l’avoir trouvé. 

Il était très heureux d'être dans cette ambiance. De me tenir la main sans problème. Il se sentait libéré, c'était vraiment magique.

C'est l'amour à la Pride : Léo et Jonathan se sont rencontrés à la Marche des Fiertés
À gauche Léo, à droite Jonathan lors de la marche parisienne en 2009. Crédit photo : Léo Schlegel

Le mois des fiertés, et du bonheur

Officiellement cela ne faisait donc que dix jours que nous formions un couple. À Paris, je tenais à aller visiter la tour Eiffel. Une fois dedans, avec la vue imprenable, Jonathan a mis un genou à terre. Il a sorti une bague qu'il conservait en pendentif autour de son coup. Il m'a demandé en fiançailles. Et m'a demandé si je voulais l'épouser quand on pourra se marier. Et j'ai dit oui.

Une fois de retour, tous mes amis m'ont pris pour un fou. Je ne sais pas vraiment comment l'expliquer mais je l’ai senti dans mes tripes. J’ai su que c’était le bon. Depuis, nous ne nous lâchons plus. Nous nous sommes pacsés en 2011. Nous avons emménagé ensemble du côté de Thionville, en Moselle. En 2013, le mariage pour tou.te.s a été adopté.

Nous avons décidé de nous marier. Et comme les dates ont une importance pour nous, nous nous sommes dit "oui" un 17 juin, jour de notre première rencontre. En plein mois des fiertés et cela représente beaucoup pour nous. Car c'est un peu notre mois porte-bonheur. C'est notre rencontre, sa demande en fiançailles, notre mariage. C'est notre histoire, cela fait partie de nous. C'est le symbole du bonheur pour moi. Mais aussi de la fierté. De ne pas avoir honte d'être qui je suis. 

C'est l'amour à la Pride : Léo et Jonathan se sont rencontrés à la Marche des Fiertés
Jonathan et Léo lors de leur mariage, le 17 à juin 2017.

Ils vécurent heureux...

On adore Ramatuelle et le golfe de Saint-Tropez, alors nous avons célébré notre mariage là-bas, sur la plage. Comme dans les films ! Cette année, nous fêtons nos dix ans de couple et nos deux ans de mariage. Nous retournerons là-bas en vacances, comme tous les ans. Jonathan aimerait trouver un emploi là bas pour que l'on puisse déménager. Parmi nos projets il y a l'achat d'une maison dans le golfe. Même quelque chose à retaper nous conviendrait. Il faut dire que Jonathan est bon bricoleur.

Nous avons aussi le projet d'avoir un enfant. Mais malheureusement nous ne disposons pas de suffisamment d'argent pour une GPA. Nous réfléchissons aussi à l'adoption. C'est en tout cas quelque chose qui nous tient énormément à coeur.

C'est l'amour à la Pride : Léo et Jonathan se sont rencontrés à la Marche des Fiertés
Léo à gauche et Jonathan à droite lors de leur mariage.

Cette année, on aura une pensée émue le 29 juin, jour de la pride parisienne. C'était notre première marche ensemble et nos fiançailles. On ne pourra pas y assister, car nous serons les pieds dans le sable. Une autre manière de célébrer notre fierté !

Crédit photo : Léo Schlegel.