Selon une grande étude menée par des chercheurs de la Glasgow Caledonian University, les hommes âgés seraient moins enclins que les jeunes à se faire dépister pour le VIH.
Ce sont des données intéressantes. Une grande étude, relayée par The Times, a été menée par la Glasgow Caledonian University auprès de de 2.436 hommes utilisant les sites et applications gays de rencontre en Angleterre, en Ecosse, au Pays de Galles et en Irlande. Le but ? Etablir si l'âge est un facteur dans la fréquence des dépistages au VIH.
Selon les chercheurs, la réponse est oui. "La stigmatisation homophobe a un impact négatif sur la santé de nos hommes plus âgés, mais pas des hommes plus jeunes, qui ont vécu des périodes moins homophobes et plus égales", détaille le docteur Jamie Frankis, coauteur de l'étude.
"Homophobie des années 80"
Et d'ajouter : "Il est possible que les hommes plus âgés soient encore perturbés par l'homophobie de masse des années 80 et que cela affecte leur propre comportement en matière de dépistage. Ils pourraient encore entretenir des craintes concernant le VIH en tant qu’infection fortement stigmatisée, plutôt que le VIH d’aujourd’hui, qui est une maladie extrêmement gérable."
Selon cette même source, le vote de la "section 28" pourrait également expliquer ces craintes. Il s'agit d'une loi britannique introduite en 1988 (elle fut abolie en Ecosse en 2000 et en Angleterre en 2002). Cet amendement expliquait que les autorités locales "ne devaient pas promouvoir intentionnellement l'homosexualité ou publier de documents dans l'intention de promouvoir l'homosexualité".
Trop peu de dépistages
L'étude montre également que les hommes diplômés de l'université et âgés de 16 à 25 ans étaient plus enclins à se faire dépister pour le VIH.
Sans prendre en compte l'âge, les chiffres de l'étude sont globalement inquiétants. En effet, seule la moitié des hommes interrogés ont passé un test de dépistage au VIH l'an dernier (2018), alors que les chercheurs visent au minimum un test par an.
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