Abo

livresLe journal de Julien Green est probablement le livre le plus cul de la rentrée littéraire

Par Guillaume Perilhou le 20/09/2019
julien green

Pour la première fois, le journal intégral du très respecté Julien Green a été publié. A l'intérieur, le récit d'une vie sexuelle frénétique et insoupçonnée, et un témoignage rare sur le Paris gay des années folles.

Julien Green fut l’un des auteurs les plus respectés du XXe siècle, né de parents américains avec le siècle et parti peu avant lui. Couvert d’honneurs jusqu’à son élection à l’Académie française, il était un écrivain catholique dont la foi inébranlable irradia l’oeuvre et inspira de nombreux fidèles. L’auteur du Léviathan et d’Adrienne Mesurat parlait du drame et des frustrations. Sans doute parce que, dans le fond, Julien Green était un sacré baiseur.
LIRE AUSSI >> Arthur Dreyfus : « Je suis plutôt doué pour l’autodestruction par le sexe »

Et ils doivent être secoués, les admirateurs ingénus du romancier qui découvrent aujourd’hui ses pratiques minutieusement dépeintes, l’autre face de celui qui pose altier sur la couverture de cette édition tel un premier communiant, le regard serein d’un ange brun, portrait d’un père pervers des lettres de son temps. Ce Journal intégral (éd. Robert Laffont, collection Bouquins) est tant le récit de son amour de la vierge que des verges des garçons qu’il dressait. D’un exemple comme de mille, le 13 juin 1931 il écrit : « Il est au milieu et se branle timidement puis se tourne vers moi, me montre alors un visage d’une beauté merveilleuse, une pine énorme. (…) Je le branle avec vigueur et précipitation (…), presque aussitôt mon poing est inondé de foutre brûlant, je continue de le branler et il en vient encore. »...