LMPTHarcèlement sexuel, lien avec la Manif Pour Tous... Les révélations de l'Obs sur le cardinal Barbarin

Par têtu· le 20/11/2019
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Récemment condamné à six mois de prison avec sursis dans l'affaire Preynat, le cardinal Barbarin est aujourd'hui accusé de harcèlement sexuel et moral par un ancien séminariste...

Les accusations sont lourdes. Ce mercredi 20 novembre, l'Obs a publié le témoignage de Benoît Quettier, ancien séminariste, qui accuse le cardinal Barbarin de harcèlement sexuel et moral.

L'archevêque de Lyon avait été condamné en mars dernier pour non-dénonciation d'agressions sur mineurs dans le cadre de l'affaire Preynat. Son procès en appel se tiendra le 28 novembre prochain.

Tout aurait commencé en 2006

Tout aurait commencé en 2006, lorsque Benoît et son frère Romain, à l'époque jeunes moines, expliquent au cardinal Barbarin qu'ils souhaitent devenir prêtre diocésains. Une demande qu'accepte ce dernier, qui les accueille au séminaire Saint-Irénée de Lyon.

A en croire L'Obs, qui a pu consulter un mémoire transmis à la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise, l'archevêque de Lyon était "fasciné" par les deux jeunes hommes et notamment Benoît.

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Auprès de nos confrères, l'ancien séminariste aujourd'hui âgé de 44 ans raconte que Barbarin le "convoquait régulièrement chez lui, pour des détails". "C’était assez étrange : il alternait les effets de tendresse et les humiliations. J’étais assez innocent et je ne comprenais pas ce qu’il cherchait, s’il voulait me faire rentrer dans sa cour ou s’il me faisait la cour."

Selon L'Obs, Barbarin le "bombardait" parfois "de questions d'ordre sexuel", l'interrogeant sur "ses fréquentations" et "le sujet de l'homosexualité", voulant savoir "quels sont les prêtres gays".

Benoît, selon son frère Romain, "était un véritable aimant pour les prêtres homo, ils les attirait". Le principal intéressé en est bien conscient. Au séminaire de Lyon, je vivais entouré d’homos (...) Mais j’étais hétéro, c’était bien ça le problème. Et c’est pour ça que j’ai été viré."

Une relation qui se dégrade

C'est à partir de ce moment-là que la relation entre le cardinal Barbarin et Benoît Quettier se serait dégradée. Son frère assure moi que "le cardinal et ses proches ont organisé un harcèlement constant contre Benoît".

Finalement, après des périodes difficiles où il dit avoir eu des idées suicidaires et consulté un psychiatre, Benoît Quettier assure avoir été licencié du séminaire au motif qu'il était homosexuel. "Barbarin a justifié de mon renvoi en expliquant que j’étais homosexuel, et a déclenché ma décision de produire un recours aux prud’hommes", détaille-t-il auprès de L'Obs.

Contacté par L'Obs, le cardinal Barbarin n'a pas souhaité répondre au question de nos confrères.

Des liens avec La Manif pour Tous ?

Un autre élément de l'article nous a interpellé : les liens présumés de Barbarin avec La Manif Pour Tous (LMPT). Selon L'Obs, le cardinal aurait même rencontré l'ex-meneuse du mouvement, Frigide Barjot, en novembre 2012 à Lyon, accompagné de Xavier Bongibault, un homosexuel qui défilait dans les rangs de LMPT.

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"Je lui dis (au cardinal Barbarin, NDLR) : 'Je voudrais vous présenter Xavier Bongibault”, et là, je vois les éclairs dans les yeux. Je comprends qu’il est au goût du cardinal, qui lui demande son numéro de téléphone. Mais alors là…" raconte l'ex-pasionaria anti-mariage pour tous. L'homme d'Eglise aurait même, selon Frigide Barjot, financé La Manif pour Tous et serait l'un des organisateurs de la grande marche lyonnaise du 17 novembre 2012.

L'enquête de L'Obs met également en exergue le "décalage qui existe entre les discours publics" de Barbarin "et les actes. Il citerait régulièrement la phrase du Lévitique contre l’homosexualité : "Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination, punie de mort."

Mais pourtant, selon nos confrères, il inviterait fréquemment "des couples homosexuels qui veulent se marier et des couples qui lui parlent de leur amour (...) à prendre la soupe". "Il paraît fasciné, presque voyeuriste, face à ces couples d’hommes", conclut L'Obs.

Crédit photo : AFP/SAFIN HAMED.