Le film de François Ozon "Grâce à Dieu" sur la pédophilie dans l'Eglise, retraçant l'histoire de victimes dans l'affaire Barbarin, a été autorisé par la justice à sortir en salles comme prévu mercredi.
La décision était très attendue. Le tribunal de grande instance de Paris a autorisé ce lundi 18 février le film "Grâce à Dieu", dernier long-métrage de François Ozon qui raconte les scandales de la pédophilie dans l'Eglise, à sortir en salles ce mercredi 20 février, comme prévu.
François Ozon avait été assigné en référé par l'un des avocats du père Preynat, homme d'Eglise accusé d'avoir agressé sexuellement une dizaines d'enfants dans les années 1980 et 1990 et mis en examen pour "agression sexuelles". La défense du prêtre estime en effet que le film nuit à sa présomption d'innocence, puisque ce dernier n'a pas encore été jugé pour les faits qui lui sont reprochés.
A LIRE AUSSI : Timothée Chalamet et François Ozon : bientôt une rencontre au sommet ?
"Garantie des droits" assurée
Dans sa décision, relayée par Le Monde, le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris estime de son côté que la demande de report n’est "pas proportionnée" à l’atteinte à la présomption d’innocence du père Preynat qu'aurait pu représenter le film.
"La décision très bien motivée reconnaît que le film - avec les avertissements qui l'accompagnent - ne justifient pas les mesures demandées qui menaçaient sa sortie. Nous nous en réjouissons", a indiqué à l'AFP Me Paul-Albert Iweins, l'un des deux avocats du producteur et du distributeur du film.
"Le juge a rejeté la demande de report du film", a confirmé Me Emmanuel Mercinier, avocat du père Preynat. "Il considère que le fait d'insérer un carton à la dernière seconde du film indiquant que le père Preynat bénéficie de la présomption d'innocence répond aux exigences de la loi, la culpabilité de ce denier n'étant dès lors pas présentée comme acquise", a-t-il ajouté.
Un film tourné en secret
Tourné en secret l'an dernier, "Grâce à Dieu", chaleureusement accueilli lors d'une projection de presse à Berlin, raconte la naissance de l'association de victimes "La Parole Libérée", fondée à Lyon en 2015 par d'anciens scouts abusés par Bernard Preynat.
Une interview du réalisateur sera à retrouver dans le prochain numéro de TÊTU, à paraître ce mercredi 20 février. "Tout ce que j'ai mis dans le film a déjà été publié dans la presse, nous confie-t-il. Les faits ont déjà été racontés et les noms, révélés. Je n'ai rien inventé !"
A Lyon, une autre audience était prévue ce lundi concernant ce film : une ex-membre du diocèse de Lyon, Régine Maire, représentée sous son nom dans le film, a assigné François Ozon pour qu'il retire son nom du film.
(Avec AFP)
Crédit photo : Mandarin films.