Valérie PécresseUn des grévistes de la RATP accusés d'homophobie a tenté de se suicider

Par Timothée de Rauglaudre le 28/01/2020
grévistes

Il avait été convoqué par sa direction après avoir lancé des insultes homophobes, comme d'autres grévistes, à un collègue non gréviste. L'employé de la RATP a fait lundi une tentative de suicide. Il est hors de danger.

Comme le rapportait hier Le Parisien, François, l'un des trois grévistes de la RATP convoqués par sa hiérarchie après des propos homophobes, a tenté lundi 27 janvier de mettre fin à ses jours. Il venait de reprendre le travail le jour même à son poste de maintenance au dépôt de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), à 8 heures du matin, quand il s'est tailladé les veines des avant-bras. Quatorze jours plus tôt, il était convoqué par sa direction pour un "entretien préalable à sanction".

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Mercredi 11 décembre, une vidéo avait suscité l'indignation sur Twitter. On y voyait un groupe de grévistes prendre à partie des chauffeurs de bus non grévistes sortant du dépôt, en criant "On n’aime pas les (gros) suceurs de bites !", puis "(Sale) pédé ! Enculé ! Suceur de bites !" La vidéo, devenue virale, avait fait réagir jusqu'à la présidente de la Région Île-de-France Valérie Pécresse, demandant des "sanctions exemplaires" et des "plaintes déposées".

"Pression et intimidation"

La CGT-RAP avait rapidement publié un communiqué pour condamner ces propos, tout en rappelant le contexte d'une "situation de plus en plus explosive" dans la confrontation entre le gouvernement et les grévistes. Convoqués par leur section syndicale, les "militants" incriminés s'étaient défendus en affirmant avoir repris les paroles du titre La Fuite du rappeur Vegedream, comme l'avait expliqué la CGT-RATP à TÊTU. Le chauffeur de bus visé par les insultes avait déposé plainte, tout comme Stop Homophobie, Mousse et SOS homophobie. Enfin, trois des grévistes accusés d'homophobie avaient été convoqués par leur hiérarchie, notamment pour avoir repris "en chœur une chanson à caractère homophobe à chaque fois que passait un conducteur non gréviste".

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"La pression et l'intimidation qu'on subit depuis le début du mouvement, François ne l'a pas supportée et il en est arrivé là", a confié au Parisien un collègue du gréviste au dépôt RATP de Vitry. Le quotidien précise que ce dernier, en grève depuis le 5 décembre, a été hospitalisé au Kremlin-Bicêtre avant d'en ressortir dans la journée de lundi. Son pronostic vital n'a pas été engagé et il est "hors de danger", ajoute Le Parisien.

 

Crédit photo : Patrick Janicek / CGT RATP / Flickr