David Malazoué est devenu le weekend dernier le nouveau président de l'association SOS homophobie. TÊTU a fait connaissance avec ce jeune avocat, jusqu'à présent pas ou peu connu du grand public et du militantisme parisien.
Quand on lui a proposé l'exercice du portrait, le nouveau président d'SOS homophobie a fait preuve d'humilité. "Je n'ai pas l'habitude de ça, c'est très impressionnant", dit-il à la sortie de l'entretien. À 31 ans, ses études de droit en poche et un début de carrière d'avocat, David Malazoué va devoir diriger bénévolement l'une des principales associations LGBT+ en remplacement de Jeremy Faledam et de Véronique Godet.
"C'est plus un rôle de coordinateur d'une équipe de bénévoles qui travaillent comme des fous et qui sont déjà sur de bons rails", nuance-t-il, humblement. Avec lui, Véronique Cerasoli a été élue porte-parole. Quoi qu'il en soit, SOS homophobie a du pain sur la planche puisqu'à l'entendre, les pouvoirs publics délèguent quasiment tout leur devoir de protection des citoyens LGBT+ aux associations. L'année dernière, le rapport annuel faisait état d'une hausse "alarmante" des LGBTphobies. Des témoignages en croissance de 26% par rapport à 2018.
Une mission de service public
"Après tout, les militants s'emparent mieux de la mission de service public, dit-il citant la prévention en milieu scolaire, l'une des activité principale de SOS. Nos bénévoles croulent sous les demandes des établissements". Selon lui, la limite ne vient pas de l'engagement des militants ("certains, j'en suis à me demander quand est-ce qu'ils dorment", souffle-t-il), mais des moyens financiers qui eux, sont inexorablement limités. Certes, la mairie de Paris a annoncé une hausse des subventions, mais les associations craignent un gel des financements privés.
Le nouveau président aimerait que son association apporte davantage de soutien d'urgence aux victimes. Bien souvent, ces personnes qui appellent la ligne d'écoute (01.48.06.42.41) sont dans une situation alarmante, chassées de chez elles. "Nous devons pouvoir leur proposer une nuit d'hôtel quand il le faut alors que jusqu'à présent, on les a aidé sans cadre formel", dit-il un peu frustré de devoir les rediriger vers le Samu.
Un membre de la commission de soutien juridique
Alors qu'il est encore à la fac, c'est une interview d'Élisabeth Ronzier, ancienne présidente de SOS, dans le magazine de TÊTU qui l'a poussé à s'intéresser aux questions LGBT+. Un heureux hasard veut qu'à l'époque, la présidente de SOS est également sa chargée de travaux dirigés. Tandis qu'ils discutent des sujets de discriminations, elle le convainc de pousser la porte de l'association. Mais David Malazoué a du mal à concilier vie étudiante et associative et délaisse son militantisme. Il y a un an et demi seulement, il revient à SOS homophobie, son diplôme d'avocat en poche, enfin installé dans la vie professionnelle.
Un très très très très grand merci pour l'honneur que m'ont fait les membres de SOS homophobie en m'accordant leur confiance 🙇🏾
Un immense merci aussi à mes prédécesseur.e.s pour leur travail de folie et leur bienveillance envers moi, vous avez mis la barre très haut ! 🥰 https://t.co/7AvoYqtmVQ...