gamingL'option non-binaire du dernier "Call of Duty" divise les joueurs de la franchise

Par Florian Ques le 17/11/2020
call of duty

Après un premier retour de flamme, le studio Activision propose enfin aux gamers la possibilité d'incarner un personnage non-binaire dans Black Ops Cold War. Mais sans surprise, cette avancée ne fait pas l'unanimité chez les internautes.

Le milieu du gaming a la fâcheuse réputation de ne pas être très queer-friendly. Et malheureusement, la dernière polémique autour de Call of Duty ne fait qu'accentuer cette idée reçue. Débarqué le 13 novembre dernier sur les différentes consoles, Black Ops Cold War – le dernier volet en date de la franchise vidéoludique – laisse ses joueurs customiser l'identité de leur personnage. Ils peuvent ainsi incarner un homme, une femme mais également un individu non-binaire. Il s'agit là d'une option totalement inédite pour le jeu de guerre, mais certains internautes ne sont pas convaincus par celle-ci.

La controverse débute lorsqu'Ian Miles Cheong, un journaliste américain pro-Trump, poste un tweet au sujet du jeu. "Je ne pense pas qu'il y ait eu des personnes 'non-binaires' dans les années 80", lâche-t-il simplement. Dans la foulée, certains ont pointé du doigt le fait que la franchise phare d'Activision n'a jamais misé sur un réalisme implacable. "C'est Call of Duty, pas la chaîne Histoire, rétorque un twittos. Les zombies n'existaient pas non plus à l'époque si on part par-là". D'autant plus que des personnes pouvaient se sentir non-binaires dans les 80's, sans avoir nécessairement de terme adéquat pour se définir.

Une situation plutôt burlesque

En parallèle, une flopée de gamers LGBTQ+ ont aussi souligné l'aspect cocasse de cette option non-binaire. En effet, Black Ops Cold War laisse ses joueurs incarner un personnage queer dans un jeu se déroulant durant la Guerre froide, sous l'autorité de Ronald Reagan… soit le président américain ayant géré de manière catastrophique l'épidémie du sida dans les années 80. Il avait d'ailleurs désigné le virus comme étant la "peste gay". De fait, certains joueurs de Call of Duty sont confus face à cette option supposément inclusive dans une époque historique plutôt récente qui était tout sauf LGBTQ-friendly.

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En tout cas, la franchise semble être sur la bonne voie. Plus tôt en septembre dernier, les développeurs du jeu annonçaient simplement une option "classified" pour les joueurs non-binaires... comme si "secret défense" était une identité de genre à part entière. Sous le feu de critiques de la part de joueurs LGBTQ+, Black Ops Cold War s'est adapté en proposant une option non-binaire concrète et désignée telle quelle.

Crédit photo : Activision