Après l'Arkansas, plusieurs États américains sont sur le point de faire adopter des législations transphobes. Les militants s'inquiètent d'un recul "historique" des droits trans aux États-Unis.
C'est l'une "des lois anti-trans les plus radicales qui ne soit jamais passée à l'échelle d'un État", dénonce l'activiste américain Chase Strangio. L'Arkansas a voté ce lundi 29 mars pour interdir l'accès des mineurs à des traitements d'affirmation de genre. Notamment, ces adolescents trans pourraient ne plus avoir accès à des hormones et des bloqueurs de puberté. Les personnes déjà sous traitement n'y auront également plus accès.
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Si cette loi est validée par le gouverneur (Républicain), l'Arkansas deviendra le premier État américain à interdire ces traitements à des jeunes trans. Mais d'autres pourraient rapidement suivre. NBC note que l'Alabama et le Tennessee ont également enclenché le processus législatif pour interdire les traitements aux mineurs trans. L'Arkansas, le Mississippi et le Tennessee ont déjà interdit aux personnes trans de concourir dans des compétitions sportives.
BREAKING: Arkansas has become the first state to ban health care for trans youth.
— ACLU (@ACLU) March 29, 2021
Des lois "génocidaires"
En Alabama, la loi interdirait aux personnes trans des soins jusqu'à leurs 19 ans. De fait, ils n'auraient pas accès à la couverture santé. Les professionnels de l'éducation devront outer les étudiants pour dire aux parents que les enfants demandent à être genré par un autre pronom qu'assigné. "Je suis très inquiet car nous sommes à quelques mois du vote des lois les plus dangereuses, voire même génocidaires, qui n'ont jamais été passées. Et nous en faisons à peine mention à échelle nationale alors que nous vivons un moment historique aux États-Unis", poursuit Chase Strangio.
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"On peut difficilement faire pire", ajoute Rumba Yambú, directeur·rice d'Intransitive, une association de personnes transgenres. Devant le Sénat, la pédiatre Michele Hutchison a témoigné que "de nombreux enfants étaient aux urgences après avoir tenté de se suicider la semaine dernière". "Si cette loi est validée, elle va coûter de nombreuses vie et ils (les parlementaires) ont l'air d'en n'avoir rien à faire. C'est assez difficile de survivre sans avoir besoin de lois pour nous opprimer", dénonce Rumba Yambú, cité par NBC.
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"Des élus de tous bords regrettent l'adoption de cette loi. Elle est scientifiquement insoutenable et les enfants transgenres n'en veulent pas. Pour la vie des personnes trans et leur famille, cette législation est désastreuse", a regretté Alphonso David, président de Human Rights Campaign.
Décriés par les associations médicales
Des associations de médecins comme l'Académie américaine de pédiatrie ou l'Association médicale américaine, la Société d'Encrinologie ou encore l'Association de psychiatrie américaine (APP), soutiennent les traitement d'affirmation de genre pour les enfants trans. Ils se sont opposé à ces lois.
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"L'APP recommande que les jeunes qui s'identifient comme transgenres aient accès à des traitements complet d'affirmation de genre dans des cliniques inclusives. La loi qui est discuté en Arkansas non seulement ne prend pas en compte cette recommandation mais va à l'encontre", a indiqué le docteur Lee Savio Beers président de l'APP.
Crédit photo : Cecilie Johnsen / Unsplash