La fondation du Refuge a choisi Sophie Delannoy pour incarner sa nouvelle direction. Cette ancienne cadre du groupe Auchan, ouvertement trans, était depuis le début de l'année à la tête de Trans Santé.
Pour tenter de repartir sur des bases plus saines, Le Refuge change de direction et nomme Sophie Delannoy à sa tête. Accusés de gestion défaillante, les fondateurs avaient quitté leurs fonctions en décembre dernier. Sophie Delannoy, une femme trans de 53 ans, a passé plus de 20 ans dans divers postes de direction dans un groupe de la grande distribution et a été magistrate au sein des tribunaux de commerce de Tours puis Lyon.
En début d'année, elle reprend Trans Santé, le nouveau nom de la SoFect. Cette société savante qui s'occupe d'une partie des parcours de transition en France est accusée depuis plusieurs années par les associations de personnes concernées de maltraitance et de discriminations.
"Au service de l'intérêt général"
"De par son expérience professionnelle et humaine, Sophie, qui est une manageuse confirmée, contribuera activement à la restructuration et à la professionnalisation du Refuge. Elle est chargée de fédérer et de maintenir un dialogue constant avec l'ensemble des équipes, bénévoles et salarié-es. Le focus qu’elle portera sur les jeunes accueilli-es sera l’axe principal de son action", souligne Michel Suchod, président du Refuge, dans un communiqué.
"Quand j’ai fait ma transition, j’ai beaucoup reçu. Aujourd’hui, c'est à mon tour de donner en rejoignant la Fondation Le Refuge. L’objectif que je me suis fixé c'est de faire en sorte que les ressources qui sont mises au service de l'intérêt général par nos différents soutiens soient encore plus efficaces pour les jeunes LGBT+", ajoute Sophie Delannoy, toujours dans le communiqué.
Un "comité de suivi des engagements"
Le Refuge a été longtemps, depuis 2003, une association d'aide et d'accueil des jeunes LGBT+ exclus de chez eux. En 2020, elle est devenue une fondation reconnue d'utilité publique. En décembre dernier, Mediapart révèle de graves dysfonctionnements internes et une direction défaillante. Des faits de violences et de LGBTphobies sont mis en lumière. Dans la foulée, une enquête interne est diligentée par le cabinet BCG et un "comité de suivi des engagements" est nommé.
Nicolas Noguier, ancien président et Frédéric Gal, ancien directeur général, sont tous deux directement mis en cause par le rapport et quittent leurs fonctions. Depuis, la fondation tente de trouver un nouveau souffle.
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