La saison 2 de Mes premières fois vient de débarquer sur Netflix. C'est l'occasion pour Fabiola Torres, le personnage lesbien de la série, de se familiariser avec la communauté queer après son coming out. Mais que signifie vraiment être lesbienne ?
Assumer ses désirs et qui l'on est, c'est déjà une grande étape. Sauf que mettre un mot sur ce que l'on ressent ou même faire son coming out ne signifie en rien la fin du voyage. C'est la dure leçon que Fabiola Torres, interprétée par Lee Rodriguez, apprend dans la deuxième saison de Mes premières fois (Never I Have Ever en VO). La série suit le parcours amoureux, amical et familial parfois (souvent) chaotique de Devi, une jeune lycéenne hétéro d'origine indienne. Dans la première saison, Fabiola, une de ses meilleurs amies, a trouvé le courage d'accepter son homosexualité et d'en parler à ses proches.
Mais elle fait face à de nouveaux défis. Certes, elle a une petite amie et le regard de son entourage n'a pas changé. Seulement, voilà, Fabiola découvre tout juste cet univers. Si elle n'est plus une petite chenille, le papillon arc-en-ciel n'est pas tout à fait sorti de sa chrysalide. En d'autres termes, l'adolescente a du mal à correspondre aux attentes de ses nouvelles camarades queers.
"Je croyais que ce serait plus facile après mon coming out"
Fabiola n'avait aucun modèle lesbien auquel s'identifier avant de rencontrer Eve, avec qui elle finira par entamer une relation. Eve, c'est un peu l'archétype de la lesbienne engagée, militant pour les droits de sa communauté et passionnée par la culture queer, et maîtrisant ses codes . Or, Fabiola comprend vite que porter un pin's LGBTQI+ ne lui suffira pas pour s'intégrer. "Je croyais que ce serait plus facile après mon coming out. Mais même avec les filles queer, j'ai la sensation de tout le temps chercher ma place."
En effet, la bébé lesbienne bafouille quand on lui parle de The L Word. Son ignorance de la culture queer est encore plus flagrante depuis qu'elle est sur un groupe Discord lesbien. Le personnage est dans une situation assez inconfortable, confrontée à une sorte d'entre-deux. Elle ne se reconnaît pas dans le modèle hétéro que ses amies embrassent avec facilité, mais elle ne correspond pas non plus à ce que ce que l'on attend d'elle à présent. "Que je sois une lesbienne assumée ou bien une fausse hétéro, j'assure pas une cacahuète", se lamente-t-elle.
L'idée qu'il faudrait apprendre à être queer
Elle doit donc "apprendre", se construire, d'une certaine manière, son identité lesbienne, et prend conscience de certains enjeux. Si, au début, elle ne voit par exemple par l'intérêt d'être couronnée "reine criquet" – l'équivalente de reine du bal de promo –avec sa petite amie, l'idée même que l'on pourrait leur interdire de s'inscrire en couple la met hors d'elle.
C'est dans cet apprentissage de l'homosexualité et de ce que cela implique que cette deuxième saison pourrait être considérée comme le pendant lesbien de Love, Victor. Le personnage peut enfin vivre pleinement son homosexualité et se découvrir dans les bras musclés du beau Benji. Love, Victor est centrée sur le fait de s'assumer. Mais tout comme Fabiola, Victor est désemparé par tout ce qu'il ne connaît pas encore et est terrifié par l'idée de décevoir son petit ami. Avant de perdre sa virginité, il se confiera notamment à Benji sur la frustration qu'il ressent à l'idée que ce dernier doive sans cesse lui "apprendre à être gay".
Il n'y a pas qu'une façon d'être gay
On retrouve ce même phénomène dans Atypical, dont la saison 4 offre davantage d'espace au couple Casey/Izzie. Toutes deux décident de se rendre à l'association LGBTQI+ de leur école et c'est la révélation. Du moins, pour Izzie, qui se reconnaît entièrement dans le discours des membres. Prise de fièvre engagée, elle se mettra à militer bec et ongles pour des uniformes respectueux des expressions de genre de chacun.e. Une initiative qui, bien qu'elle la soutienne, n'enthousiasme pas autant Casey. "Je crois que je ne rentrais pas dans le moule", relativisera-t-elle plus tard. Et c'est exactement ce sentiment qui habitera le personnage de Fabiola Torres jusqu'au dernier épisode de la saison.
Sauf qu'à vouloir rentrer à tout prix dans un moule estampillé "gay" sous prétexte de se montrer tel que l'on est, on finit par se perdre. Un comble alors que l'on vient à peine d'accepter qui on est. C'est ce que comprend Victor dans la première saison, alors qu'il fait une virée à New York pour rencontrer Simon, personnage éponyme du film Love, Simon. Accompagné du petit ami de celui-ci, il découvre la vie nocturne de la communauté queer new-yorkaise. Un univers bien loin du sien dans lequel il ne se reconnaît pas. Il comprend rapidement qu'il n'est pas obligé d'apprécier les sorties en boîte gay pour vivre pleinement sa sexualité. Fabiola, quant à elle, est de nature introvertie. C'est la geek du groupe. Mais après tout, qui a dit qu'aimer les femmes et les robots était compatible ?
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Crédit photo : Lee Rodriguez via Instagram