"La danse, ce n’était pas ce que je voulais faire", nous dit en riant Jordan Mouillerac. Et pourtant : à l'âge de 28 ans, le danseur possède un palmarès enviable et fait désormais briller Bilal Hassani dans "DALS" sur TF1. TÊTU est allé faire connaissance avec le premier garçon à faire couple avec un garçon dans la version française du programme.
Depuis quelques semaines, les téléspectateurs de TF1 sont ébahis chaque vendredi soir devant ses prouesses sur le dancefloor de Danse avec les stars. Aux côtés de Bilal Hassani, le jeune danseur Jordan Mouillerac fascine au gré de performances dynamiques, vibrantes et calculées. L’effet est tel que certains internautes voient déjà le duo – le premier couple de même genre du programme – se hisser en finale. Alors, forcément, il n’en fallait pas plus pour attiser notre curiosité et contacter celui qui portera peut-être Bilal jusqu’à la victoire de DALS saison 2021.
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La danse et Jordan Mouillerac, heureux hasard
Personne n’aurait pu prédire la carrière florissante du danseur aujourd'hui âgé de 28 ans. Pas même le principal intéressé qui, plus jeune, était davantage intéressé par le ballon rond que les pas de bourrée. “J’étais plutôt un petit garçon qui faisait du foot et de la boxe, confie Jordan Mouillerac à TÊTU. La danse, ce n’était pas spécialement ce que je voulais faire.” Une opportunité le faire changer de route. À l'âge de 12 ans, le natif de Cahors dans le Lot (Occitanie) accompagne sa mère à un cours de danse de salon, à laquelle il s’intéresse alors avec en tête une motivation bien à lui : “Je me suis mis à la danse parce qu’il y avait des jolies filles. C’était plutôt pour draguer, c’est ça qui m’a motivé”, se souvient-il en riant. La gent féminine est ensuite passée au second plan, la passion au premier.
Au fil des cours et des représentations, le garçon se dessine un parcours hors du commun. Dès l’âge de 16 ans, il commence à enseigner la danse de salon et les danses latinos. Une fois la majorité atteinte, voilà qu’il délaisse son sud-ouest pour poser ses valises à Lyon, où il fait son entrée dans une école de danse “pour vraiment aller jusqu’au bout de mes objectifs, c’est-à-dire atteindre le meilleur niveau national français”. Une ambition qui lui donne assez vite raison : à 21 ans, il devient champion de France de salsa. Rebelote en 2017. C’est aussi cette année-là que Jordan Mouillerac s’oriente vers Danse avec les stars.
Après avoir écumé les compétitions et enflammé les scènes de France comme à l’international, il se lance un nouveau défi : participer à l'émission de TF1, qui compte alors sept saisons à son actif. Lors de l’audition, il lui est demandé d’interpréter plusieurs styles de danse et d’enregistrer une interview face caméra. Jackpot : “Ils m’ont rappelé un mois après pour me valider sur la huitième saison.” Il séduit alors le public par sa maîtrise, sa fougue mais aussi sa bonne humeur. En dépit de ces atouts, la victoire lui échappe à plusieurs reprises. Cela pourrait être amené à changer en 2021 avec son nouveau partenaire dans l’émission : le jeune chanteur qui a représenté la France à l'Eurovision deux ans plus tôt, Bilal Hassani.
Le casting de Bilal Hassani pour "DALS"
“Il faut savoir qu’on fait passer nous-mêmes des castings pour aider la production et faire danser des célébrités, nous explique Jordan Mouillerac. Mais ça ne veut rien dire : ce n’est pas parce qu’on caste une personne qu’on va nécessairement danser avec. Par chance, il s’avère que c’est moi qui ai casté Bilal, tout comme Wejdene.” Une aubaine pour le danseur car il a très rapidement su discerner chez le chanteur des bases solides : “J’espérais vraiment me retrouver avec lui parce que c’est une personne très simple, qui danse bien et qui a beaucoup de talent dans sa gestuelle et dans sa volonté.”
Et le compétiteur est ravi d’avoir cette année un compagnon masculin pour Danse avec les stars : “J’ai vu ça comme un challenge à relever car ce n’est jamais arrivé dans l’émission. Mais que ce soit un homme ou une femme, ça n’est pas une contrainte pour moi, c’est plus une opportunité qu’autre chose.” Au départ, ses amis, étaient plus sceptiques. “Ils me disaient au début que c’était chaud et que je ferais mieux de ne pas danser avec un gars, raconte-t-il. Je leur ai expliqué que c’était justement très bien et que c’était un beau message à faire passer.”
Et voilà, sans l'avoir théorisé, Jordan Mouillerac allié de la communauté LGBTQI+. Un rôle qui lui convient, même s’il ne saisit pas totalement ce que ça signifie. “Tout ce que je sais, c’est que je suis quelqu’un d’ouvert, de simple, souligne-t-il. Si Bilal veut danser avec une perruque, il danse une perruque. S’il veut danser ‘en mec’, il danse ‘en mec’. Je pense qu’il faut que les gens arrêtent surtout de parler et de critiquer en se cachant derrière leurs plateformes. À mes yeux, chacun fait ce qu’il veut, que ce soit pour choisir un partenaire de danse ou la personne avec qui on veut des enfants. Je n’ai aucun avis à donner là-dessus.” Fidèle à lui-même, le danseur préfère être exigeant en salle de répétition, et il ne compte clairement pas y épargner notre cher Bilal : “Mon but est d’aller toujours plus loin et d’en faire un véritable danseur.” C’est bien parti, nom d'un jive !
Crédit photo : Jordan Mouillerac / Instagram