Deux adolescents ont écopé de trois ans de détention dont 18 mois de sursis pour des violences homophobes commises en réunion à Drancy en 2019. Ils avaient rencontré leur victime sur un site de rencontre gay.
Après la condamnation de leur complice le 10 mai dernier, les deux agresseurs de Kévin, à Drancy (Seine-Saint-Denis) en 2019, ont été jugés coupables ce mercredi 3 novembre de violences homophobes en réunion avec usage d'une arme. L'avocat des parties civiles, Me Étienne Deshoulières, a indiqué que les deux jeunes hommes, âgés de 15 et 16 ans au moment des faits, ont été condamnés à trois ans d'emprisonnement dont 18 mois de sursis par le tribunal pour enfants. Cette peine est assortie d'une interdiction de porter une arme et d'une obligation de soin pour leurs "pulsions violentes".
Dans la nuit du 4 au 5 mars 2019, les trois hommes s'en étaient pris à Kévin, que l'un des agresseurs avait attiré dans un piège via un site de rencontre gay. À peine arrivé sur le lieu du rendez-vous, il tombe dans un guet-apens : trois hommes le frappent et lui donnent un coup de couteau. Selon le témoignage de la victime dans Le Parisien à l'époque, c'est l'alarme de sa voiture qui l'a sauvé. D'abord considérés comme une tentative de meurtre, les faits ont dans un deuxième temps été requalifiés en violences homophobes. Le 10 mai dernier, l'un des trois agresseurs, seul majeur au moment des faits, a déjà écopé de quatre ans de détention.
Gare aux pièges sur les sites gays
"À peine sorti de ma voiture, j'ai vu trois jeunes se ruer sur moi. L'un d'entre eux m'a montré un couteau, avait raconté Kévin. J'ai paniqué, je les ai poussés, j'ai couru pour leur échapper. Ils m'ont rattrapé, m'ont fait tomber. Ils m'ont roué de coups. Au ventre, aux jambes, partout. J'ai eu une oreille ouverte. J'ai eu le réflexe de me rouler en boule, pour me protéger le visage. Et j'ai reçu un coup de couteau". Avant d'ajouter : "ils m'ont laissé alors que je me vidais de mon sang. À un quart d'heure près, selon les médecins, j'y restais". Après l'avoir soigné, les médecins lui ont prescrit 30 jours d'interruption totale de travail (ITT).
Un type de récit qui n'est malheureusement pas isolé. Lors de vos rencontres sur Grindr ou autres applis de rencontre, SOS homophobie recommande quelques règles de prudence pour ne pas tomber dans un piège. En premier lieu : pour la première rencontre avec votre date, donnez-lui rendez-vous dans un lieu public fréquenté. Le plus souvent, les agressions ont lieu au domicile, parfois avec l'aide de complices. L'association préconise également de discuter au préalable au téléphone avec votre interlocuteur, et de ne pas lui donner votre adresse directement. Enfin, n'hésitez pas à prévenir un·e proche avant de vous rendre sur place.
À lire aussi : En Corse, un couple gay victime d'une violente agression homophobe
Crédit photo : Creative Commons