Nicolas Dax est un chanteur à la verve facile. Il nous emmène dans son clip "Jalousie", sorti le 8 décembre, dans une expérience immersive sensorielle et poétique.
Si Jean Cocteau et David Bowie avaient eu un fils, il aurait pu naître sous les traits de Nicolas Dax. Poésie et démesure se mêlent dans la voix de ce nouveau venu de la scène française. Il le prouve avec "Jalousie", son dernier clip sorti le 8 décembre. Le morceau est tiré de son premier EP, Balade, que le chanteur a conçu comme une introspection. "J'aime parfois prendre des chemins alambiqués pour exprimer des choses simples. Mon but, c'est la transparence mais je ne veux pas perdre le côté poétique", explique Nicolas Dax. "J'ai la phobie du premier degré, raille-t-il. Je préfère la complexité, faire ressentir ce qu'il y a derrière les mots et les rendre plus digestes."
Dans le clip de "Jalousie", le chanteur assume d'être théâtral. Et pour cause, ses grands-parents en possédaient un. C'est même la première discipline qu'il explore en arrivant à Paris. "Pour Jalousie, j'ai voulu rendre hommage au film Opéra, de Dario Argento, un très beau thriller", affirme-t-il. Après tout, la jalousie, l'envie, sont des thèmes prégnants au théâtre, que l'on retrouve notamment dans les vers de Shakespeare. Ce sentiment, il a choisi de le personnifier sous les traits d'un monstre. Au départ, le chanteur parle de jalousie amoureuse, une étrange émotion qui "part de l'amour pour se transformer en un sentiment dégoûtant". Finalement, comme le lui a fait comprendre Martin Schrepel, réalisateur du clip, ce monstre hideux est aussi le reflet de la rancoeur qu'il ressent envers cette version de lui-même qu'il n'atteindra jamais.
Un artiste fluide en perpétuelle recherche
"'Jalousie' se veut immersif, avec de nombreuses interruptions de bruits organiques, quelque chose de vivant", comme le décrit l'artiste. Ses influences, il les puise dans le rock mais aussi dans la chanson française : Barbara, William Sheller. En résultent des sons flottants avec des touches électro, signés Dani Terreur, qu'on a vu oeuvrer notamment aux côtés d'Alice et Moi. Des arrangements au service de la voix claire de Nicolas Dax. À l'inverse, d'autres titres de son EP sont plus bruts, "plus sobres, juste le piano et la voix, ils amènent à une promenade légère". Car Nicolas Dax refuse le confort, et préfère l'exploration, la quête du perpétuel renouveau. Artiste touche-à-tout, il exprime sa poésie autant en musique qu'à travers le dessin, la peinture,
"J'aime la fluidité, résume-t-il. Je ne veux me cantonner à rien en règles générales." Cela en va de même pour la façon dont il se représente le genre : "Quelque chose de libre, de naturellement fluide." Sans se fixer d'étiquette, il aime jouer sur l'ambiguïté. Dans ses tenues ou son maquillage, il ne se pose aucune barrière. "J'ai toujours entretenu ce côté androgyne", se remémore-t-il, notamment en s'inspirant de Bowie et de la période glam rock. Il déplore toutefois que cette exploration des genres puisse encore choquer aujourd'hui. Un artiste à suivre.
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Crédit photo : Mélanie Doh