VIHVIH : le premier traitement par piqûre tous les deux mois remboursé en France

Par Nicolas Scheffer le 20/12/2021
Troisième guérison de VIH/sida après une greffe de moelle

Le premier traitement du VIH par action prolongée arrive ce 17 décembre en France. L'association de deux molécules, soit une piqûre par fesse tous les deux mois, est nécessaire pour abandonner le cachet quotidien.

C'est une révolution dans le traitement du VIH. Quarante ans après la découverte du virus responsable du sida, la vie des personnes séropositives gagne en confort. À partir de ce mardi 21 décembre, la pilule quotidienne pourra être remplacée par deux injections tous les deux mois. Le journal officiel du 17 décembre annonce en effet le remboursement de ce nouveau traitement, qui avait obtenu une autorisation de mise sur le marché un an plus tôt.

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"Désormais en France, les personnes vivant avec le VIH-1 virologiquement contrôlées peuvent recevoir un traitement d'action prolongée", se réjouit dans un communiqué ViiV Healthcare, le laboratoire qui le commercialise. Concrètement, les trois premières prises se font à l'hôpital avant de pouvoir être réalisées en ville, par un médecin ou un infirmier. Il faut compter deux injections de 3 mL par prise : concrètement, une piqûre par fesse. Car c'est l'association de deux molécules, le Cabotégravir (commercialisé sous le nom Vocabria) et la Rilpivirine (commercialisée sous le nom Rekambys) qui permet à ce traitement à action prolongée de fonctionner.

Un traitement contre le VIH pris en charge

Du côté des effets secondaires, un hématome et des douleurs, voire de la fièvre, se font sentir chez une personne traitée sur 10. "Réaction de de moins en moins fréquence au fil du temps", relativise le laboratoire auprès de TÊTU. À noter que la prise de certains antibiotiques empêche la délivrance du nouveau traitement, et que pour en bénéficier, le patient doit avoir une charge virale maîtrisée depuis six mois.

Si dans un premier temps, une phase orale était nécessaire, elle est finalement optionnelle, sans risque supplémentaire. "Les patients peuvent prendre rendez-vous à l'hôpital dès cette semaine", nous indique l'entreprise qui a formé des médecins. Quant au coût, s'il faut compter environ 43.560 dollars aux États-Unis où le traitement injectable est déjà disponible, c'est 7.600 euros pour les six injections annuelles des deux molécules en France, où la sécurité sociale le prend en chargé à 100%.

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Évidemment, les 173.000 personnes vivant avec le VIH en France, notamment celles qui détestent les piqûres, ne voudront pas toutes de ce traitement injectable. Avantage évident pour les personnes soucieuses de discrétion ou de facilité, l'injection tous les deux mois est moins contraignante que la pilule quotidienne. Elle permet notamment d'être plus tranquille face à d'éventuels oublis, ou encore de voyager sans se soucier de manquer de comprimés. D'ailleurs, ce n'est qu'un premier pas puisque la recherche planche déjà sur un traitement tous les six mois ou tous les ans. Et peut-être, bientôt, enfin un vaccin ?

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