Un sondage Ipsos montre que six Américains sur dix désapprouvent la loi homophobe "Don't Say Gay" qui attend d'être signée par le gouverneur de Floride. En revanche, cette offensive anti-LGBT des conservateurs séduit l'électorat de droite…
On ne la présentera bientôt plus… Parmi les multiples offensives anti-LGBT en cours des conservateurs dans plusieurs États américains, celle de Floride s'est fait particulièrement remarquer : surnommée "Don't Say Gay", elle interdit tout simplement d'aborder à l'école les questions d'orientation sexuelle ou d'identité de genre. De quoi susciter un mouvement d'opposition dans l'opinion publique, que l'Ipsos a voulu sonder. Résultat : 62% des Américain·es s'y opposent.
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Si la communauté LGBTQI+ rejette sans surprise cette loi ouvertement homophobe, à 87%, les hétéros restent nettement majoritaires à la désapprouver également, à 59% d'opinion défavorable.
"Don't Say Gay" séduit la droite américaine
Votée le 8 mars au Sénat de Floride (sud-est des États-Unis) par la majorité Républicaine, la loi attend désormais la signature du gouverneur Ron DeSantis, également élu du Parti républicain. Et elle atteint son but en séduisant, tout de même, 61% de la droite américaine, là où les sondés Démocrates sont 80% à s'y opposer et les Indépendants 65%.
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Dans une société américaine ou plus d'un jeune sur cinq s'identifie comme LGBTQI+, la multiplication récente de projets de loi anti-LGBT paraît plus passéiste que jamais. Nicole Bacharan, spécialiste en politique nord-américaine, explique à têtu· que les attaques du Grand Old Party envers les minorités s'inscrivent dans une dynamique électorale bien rodée : "Trump a décidé pour les législatives de novembre prochain de soutenir les candidats républicains dans les États qui adoptent sa thèse"… Or, l'ancien président des États-Unis garde la mainmise idéologique sur son parti, ainsi que sa capacité à "capter les humeurs populaires, les légitimer, et les amplifier". À quelques mois des élections de mi-mandat (midterms), prévues en novembre 2022, il y a de quoi s'inquiéter pour les droits LGBTQI+ outre-Atlantique…
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