mpoxMonkeypox : quels risques pour les personnes séropositives ?

Par Laure Dasinieres le 20/07/2022
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D’après les chiffres de Santé Publique France, 26% des cas de monkeypox confirmés sont des hommes gays ou bi séropositifs. Sont-ils exposés à des risques particuliers ? On fait le point. 

Aujourd’hui en France, 173.000 personnes vivent avec le VIH. La plupart connaissent leur statut sérologique et sont traitées en conséquence, par antirétroviraux. En revanche, 25.000 d’entre elles ne connaissent pas leur séropositivité et la découvrent à l’occasion d’une infection opportuniste. Pour toutes ces personnes, le monkeypox (ou variole du singe) présente t-il un risque particulier ?

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Pas de risque supplémentaire

"Sur l’ensemble de nos patients qui consultent pour un monkeypox, environ 20% sont séropositifs et la majorité est suivie et sous traitements donc non immunodéprimée", relève le Dr Alexandre Bleibtreu, médecin infectiologue à l’hôpital Pitié-Salpétrière à Paris, avant de souligner : "Mais cela ne veut pas dire qu’ils sont plus à risque d’être infectés par le monkeypox".

Traitées, avec une charge virale indétectable et un taux de CD4 normal (entre 500 et 1.200), les personnes séropos ne semblent donc pas plus exposées que d’autres à des complications particulières. Un point que Franck Barbier, responsable santé de AIDES, traite avec une certaine prudence, non pour alarmer mais pour inviter les personnes concernées à prendre conseil auprès de leur médecin : "Dans certains cas, les gens sont dans une impasse thérapeutique avec leur traitement. D'autres ont une histoire thérapeutique longue et compliquée, par exemple ceux et celles qui ont eu un sida au cours de leur vie ou celles et ceux qui sont malades depuis longtemps et dont le système immunitaire est fragilisé par le virus."

Pas de formes graves

Parmi les malades du monkeypox que reçoit le Dr Bleibtreu en consultation, certaines découvrent leur séropositivité à l’occasion de cette nouvelle infection. Elles sont donc immunodéprimée du fait du VIH, voire parfois au stade sida avec un taux bas de CD4. "Chez elles non plus, nous ne constatons pas de formes plus graves que chez les autres patients", rassure l’infectiologue qui rappelle toutefois que les symptômes de la maladie peuvent, pour tous, être particulièrement pénibles et douloureux, avec parfois des séquelles cutanées importantes. 

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Alors pour toutes les personnes exposées, il invite à la prévention et bien sûr à la vaccination afin de réduire les risques. Pour les personnes séropositives sous traitement, le schéma vaccinal sera de deux doses si elles n’ont jamais reçu de vaccin contre la variole, une dose si elles l’ont déjà reçu par le passé. Et pour les personnes sans traitement, le schéma vaccinal est le même que pour toutes les autres personnes immunodéprimées : deux doses si elles ont déjà eu le vaccin contre le variole, trois sinon. 

Du côté des effets indésirables du vaccin, rien à signaler. Selon une études menée aux États-Unis auprès de 351 sujets infectés par le VIH et n'ayant jamais été vaccinés contre la variole, les quelques effets indésirables du vaccin – douleur et rougeur au point d'injection, légère fièvre – sont similaires et surviennent à la même fréquence que chez les personnes séronégatives. Ils restent, dans tous les cas, bénins et passagers.

Un traitement qui doit faire ses preuves

Une autre question se pose enfin pour les personnes séropositives sous traitement : celle d’éventuelles interactions de leurs traitements avec le Tecovirimat, l'antiviral prescrit pour traiter la variole, la variole du singe et la variole bovine. Pour l’heure, selon le Dr Bleibtreu, ce n’est pas un sujet. En effet, l’utilisation de ce médicament n’a été autorisée que sous des "circonstances exceptionnelles" par l'Agence européenne du médicament, notamment parce qu'il n'existe pas encore de résultats d’essais cliniques chez l’humain"Il n’est pas raisonnable pour le moment de se focaliser sur cet antiviral car nous sommes loin de l’utiliser massivement et nous rechercherons toujours une balance bénéfices/risques positive", explique l’infectiologue. 

Pour résumer : en l’état actuel des connaissances, il ne semble pas y avoir pour les personnes séropositives de risque accru d’être infecté par le virus du monkeypox, ni d'en développer une forme grave. Reste que, pour tous, les médecins invitent à réduire les risques et à se faire vacciner à mesure que des créneaux ouvrent. 

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