santéMpox : gays, bi et trans multipartenaires, pensez au rappel du vaccin !

Par Nicolas Scheffer le 04/09/2024
Le dispositif de vaccination mis en place est suffisamment dimensionné ?

Si elles se montrent rassurantes quant à une éventuelle importation en France du nouveau variant de mpox qui provoque actuellement une épidémie en Afrique, les autorités de santé recommandent une dose de rappel aux vaccinés de 2022, et plus largement le vaccin aux hommes gays, bis et personnes trans multipartenaires, ainsi qu'aux travailleur·euses du sexe.

Alors qu'un nouveau variant du mpox (anciennement monkeypox ou variole du singe) sévit en Afrique centrale, les autorités sanitaires en France se veulent rassurantes. Interrogée par le gouvernement sur l'idée d'élargir la population à vacciner, la Haute autorité de santé (HAS) acte que "les cibles de cette vaccination restent inchangées depuis ses précédentes recommandations". Elle invite néanmoins les personnes qui se sont fait vacciner en 2022 à recevoir une dose de rappel.

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De manière générale, la vaccination est donc recommandée aux hommes gays, bi et personnes trans ayant des relations sexuelles avec plusieurs partenaires, et aux travailleur·euses du sexe (TDS), ainsi qu'aux partenaires de ces personnes. Le schéma vaccinal prévoit deux doses, espacées de 28 jours, avec les vaccins Imvanex et Jynneos (molécule MVA-BN), dont l'efficacité a été évaluée à 82% sur le variant qui a sévi en Europe et en France il y a deux ans.

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Le mpox européen n'a pas disparu

Mais alors, craint-on une nouvelle épidémie provoquée par l'importation du variant africain, dont seuls quelques cas ont pour l'heure été signalés hors d'Afrique ? Pas forcément. En Europe, le clade 1b n'a été recensé que chez un seul patient, en Suède, et le centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) estime "faible" son risque de propagation. Le ministère français de la Santé estime toutefois que la vaccination permettra de limiter cette propagation "à des cas sporadiques". "Le clade 1b qui sévit en Afrique touche également la même population que la souche de 2022. En immunisant ces personnes en France, on réduit le risque de l'introduction de ce nouveau variant en France", explique le Dr Gregory Emery, directeur général de la Santé (DGS).

"La vaccination répond à trois objectifs, résume le DGS. Faire barrage au clade 1b en immunisant la population la plus exposée, empêcher la transmission aux personnes fragiles qui entourent les personnes à risque de contracter le mpox et réduire voire éliminer la circulation du variant 2b qui circule à bas bruit". On constate en effet que le variant de 2022, le clade 2b, n'a pas complètement disparu du pays : on a recensé 53 cas en 2023, et 107 cas au cours du premier semestre 2024 – ce qui reste bien loin des 4.975 cas dénombrés en 2022.

Le vaccin contre le mpox faiblit dans les 2 ans

Or, autre donnée à prendre en compte : la durabilité de la protection offerte par le vaccin reçu en 2022. "En l'absence de seuil de protection établi, des incertitudes demeurent sur la durée de protection induite par le vaccin. Les études disponibles montrent une diminution importante des anticorps neutralisants dans les deux années suivant une primo-vaccination à deux doses", explique la Haute autorité de santé dans un avis rendu public ce lundi 2 septembre, justifiant la nécessité d'une dose de rappel pour que l'épidémie ne redémarre pas.

Au total, Santé publique France estime que 39% des personnes cibles ont déjà reçu au moins une dose. Avis aux retardataires, si vous n'avez reçu qu'une seule dose en 2022 alors que votre schéma vaccinal en prévoyait deux, vous pouvez faire la seconde aujourd'hui et n'avez pas besoin d'une troisième dose de rappel. "Nous visons une immunité de la population cible d'ici fin 2024", indique le Dr Gregory Emery. Rappelons que le vaccin est entièrement remboursé par la Sécurité sociale et quelque 200 centres de vaccination sont ouverts.

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