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séries"Heartstopper" saison 2, ou les différentes facettes de réaction au coming out

Par Florian Ques le 22/08/2023
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Un an après son succès fulgurant sur Netflix, la série romantique gay pour ados Heartstopper revient en saison 2 raconter le coming out de Nick. Une intrigue à la fois étendue et nuancée qui montre la complexité de cette étape-clé.

Débarquée sur nos écrans en 2022, la série Heartstopper a immédiatement séduit un large public avide de romance et de représentation gay positive. La première saison se concentrait sur l'histoire d'amour naissante entre deux adolescents – Charlie, le brun frisé à la silhouette longiligne, et Nick, le blond au physique de rugbyman. Leur rapprochement, qui ne s'est pas fait sans quelques menus obstacles, menait à une scène finale rose bonbon où ils s'avouaient leur attirance mutuelle et finissaient par s'enlacer sur une plage ensoleillée. Ils vécurent heureux… jusqu'à la saison 2. Ajoutée au catalogue de Netflix début août, celle-ci reprend leur histoire en ouvrant un nouveau chapitre décisif : celui du coming out.

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Car le timide Charlie a beau être complètement transparent sur son orientation amoureuse, son cher et tendre ne peut pas en dire autant. Certain de ses sentiments, Nick s'engage donc à sortir du placard – selon sa volonté, ce que la série prend soin de souligner – et à évoquer auprès de son entourage sa bisexualité. Cette "tournée des révélations" s'étend sur huit épisodes et montre avec justesse les différents cas de figure qui peuvent advenir lorsqu'on prend la décision de s'assumer. Attention, spoilers…

Un coming out, plein de possibilités

Déjà, à l'issue de la saison précédente, Nick confiait à sa mère son attirance pour les garçons dans une scène de coming out mémorable – et pas seulement grâce au jeu impeccable d'Olivia Colman (La Favorite) – où la révélation du fils est accueillie avec une tendresse inspirante. Le rendu n'est pas le même avec David, le frère aîné, qui lui vole tout simplement son expérience. Pire encore, celui-ci ne croit pas du tout en la bisexualité de son cadet : "Si tu es gay, admets-le, au moins." Au long des épisodes, David persiste à nier le fait qu'on puisse être attiré par les deux genres (ou plus), et refuse de reconnaître que la relation entre Nick et Charlie est légitime et digne d'être respectée. Une réaction qui montre que même sans violence physique, la LGBTphobie reste psychologiquement brutale.

Puis il y a le coming out de Nick à son père, joué par Thibault de Montalembert (Dix pour cent). Celui-ci vit en France et n'est pas proche de son fils, faisant peu d'efforts pour s'intéresser à lui et encore moins pour l'inclure dans sa vie. Un parent restant un parent, l'ado craint tout de même de lui annoncer sa bisexualité, d'autant plus que son père se le figure en coureur de jupons, collant à l'idéal de virilité classique de tant d'hommes hétéros. En fin de compte, c'est sur un coup de tête que Nick officialise sa relation avec Charlie, lors d'un dîner en présence de leurs familles respectives. "Je ne comprends pas vraiment ces choses-là mais… Charlie a l'air d'être un gentil garçon", réagit le paternel avec une tape de bonhomme sur l'épaule. Une acceptation du paternel à reculons, assez commune.

La bonne surprise vient de ses camarades de rugby. Au retour de leur voyage scolaire à Paris, toute l'école est au courant de la relation entre Nick et Charlie, y compris le coéquipiers du premier, qui n'ont absolument aucun problème avec ça et sont même étonnés d'être mis au courant si tardivement. Ils vont même plus loin que ça. Dans le dernier épisode de la saison, alors qu'ils se rendent au bal de l'école, ses potes hétéros se charrient. "Incroyable, Nick est venu avec son copain mais aucun de vous n'a de cavalière", lâche l'un d'entre eux. Nick n'est pas le dindon de la farce. Au contraire, en faisant cette remarque, ils banalisent la sexualité de leur ami.

Aux frontières du réel

Bien qu'elle puisse être toujours qualifiée de joyau utopiste, Heartstopper s'ancre davantage dans le réel avec cette deuxième saison. Surtout, elle poursuit sa volonté pédagogique de montrer le champ des possibles pour les jeunes personnes LGBTQI+. Et si la saison ne figure pas de coming out suscitant des réactions violentes, qui sont toujours légion, Darcy, l'une des jeunes lesbiennes de la bande, est en conflit avec sa mère qui refuse son homosexualité et bride son expression de genre.

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La douceur qui avait fait le charme de la série à ses débuts est toujours présente, que ce soit dans les grands moments de camaraderie ou les déclarations balbutiantes des deux héros. Mais en saison 2, elle prend le temps de montrer que l'adolescence n'est pas surnommée l'âge ingrat pour rien, et que tout n'y est pas tout rose. Outre les problématiques liées au coming out, elle aborde aussi avec finesse les troubles alimentaires et la dépression. Bref, dans son genre, Heartstopper tape toujours dans le mille.

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Crédit photo : Netflix