Sortez les cornets de glace, la comédie romantique gay de la saison est à découvrir en streaming sur Amazon Prime. My Dear F***ing Prince ou l'histoire d'amour rocambolesque entre le prince d'Angleterre et le fils de la présidente des États-Unis.
Et si les États-Unis avaient une présidente ? Et si celle-ci avait un fils beau comme le jour ? Et si le rejeton tombait éperdument amoureux du prince d'Angleterre, carrément, tout aussi canon que lui ? C'est sur ce scénario over the top digne d'une fan-fiction que l'écrivaine non-binaire Casey McQuiston a construit son premier roman, Red, White & Royal Blue, publié en 2019 et traduit deux ans plus tard en France sous le titre My Dear F***ing Prince.
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Encore deux années plus tard, voilà que son adaptation en film a été ajoutée ce vendredi 11 août au catalogue de streaming d'Amazon Prime Video. Hormis quelques retouches, le synopsis demeure inchangé : Alex Claremont-Diaz, le fils de la première présidente américaine, est impliqué dans un fâcheux accident avec le prince Henry, petit-fils de la reine britannique. Afin de faire bonne figure auprès de la presse internationale, les deux sont forcés de passer du temps ensemble. Une corvée… au début.
"Je pense que le livre a été un succès pour trois raisons, analyse Matthew López, réalisateur du film, son premier long-métrage. C'est très bien écrit. C'est une échappatoire idéale. Enfin, c'est surtout une histoire remplie d'espoir. Elle contient un véritable message sur le besoin de secouer nos traditions et de démanteler les systèmes d'antan pour en construire de nouveaux. Ce n'est pas un livre ouvertement politique. Pourtant, dans le fond, il l'est totalement."
Sexe gay et santé sexuelle
Bien que le roman originel comprenne une galerie de personnages secondaires plus ou moins creusés, My Dear F***ing Prince version Amazon choisit de se concentrer quasi exclusivement sur son duo principal. Et l'alchimie entre les deux têtes d'affiche – Taylor Zakhar Perez (Alex) et Nicholas Galitzine (Henry) – fonctionne, autant à travers leurs regards, sourires, que durant les scènes de sexe. Étant lui-même ouvertement gay, Matthew López tenait à représenter de façon le plus authentique possible leur relation, jusque sous les draps : "J'ai dit dès le début aux producteurs qu'on ne pouvait pas se passer de ces scènes d'intimité. Personne ne s'y est opposé".
Le passage en question sonne juste, ce qui n'est pas toujours le cas. "Je ne voulais pas perdre en crédibilité auprès d'un public concerné, reprend le réalisateur. Trop souvent, on sent que ce type de scène a été tournée par des hétéros qui ne savent pas de quoi ils parlent." Le film d'Amazon évite cet écueil puisqu'il a conscience, à chaque instant, de son public-cible : les gays. D'ailleurs, My Dear F***ing Prince n'hésite pas à évoquer la PrEP, via le personnage d'Uma Thurman, géniale dans la peau d'une présidente américaine étonnamment calée en santé sexuelle gay.
Le film n'est pas sans faire écho à Heartstopper, le succès de Netflix sur la romance entre deux ados, mais en plus sexy, donc. My Dear F***ing Prince lui emprunte son innocence des sentiments, sa maladresse des débuts. Résultat, forcément, c'est mièvre, et même dégoulinant de bonnes intentions. Matthew López accepte avec joie ce parallèle : "J'ai 46 ans. J'ai attendu un long moment avant de pouvoir apprécier une œuvre gay qui ne soit pas liée au rejet, à la souffrance ou à la peur de mourir. Quand j'étais plus jeune, toutes les histoires gays ne parlaient que de ça. D'un côté, il était important que ces récits voient le jour. D'un autre, je n'imagine pas à quel point ma vie serait différente si j'avais grandi avec Heartstopper. L'une des raisons qui m'ont poussé à faire ce film, c'était de me rattraper auprès du Matthew plus jeune."
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Crédits photos : Amazon Prime Video
