pop cultureEurovision : Bambie Thug veut nous ensorceler avec sa "ouija pop" irlandaise

Par Tessa Lanney le 30/01/2024
Bambie Thug lors de sa sélection pour l'Eurovision 2024 sur la scène de RTÉ

L'artiste non-binaire Bambie Thug et sa pop très dark représenteront l'Irlande au concours 2024 de l'Eurovision, dont la finale se tiendra le 11 mai à Malmö en Suède.

Voilà une candidature qui coche quelques cases du folklore de l'Eurovision. Avec Bambie Thug, qui représentera l'Irlande en mai à Malmö (Suède) pour l'édition 2024 du concours européen de la chanson, fini l'électro-pop gentillette : on met du cuir, des clous, des cornes et du noir partout. On est du côté obscur de la force et de la sorcellerie pop. L'artiste non-binaire affrontera Slimane pour la France, et Olly Alexander pour le Royaume-Uni qui compte le faire "de la manière la plus gay possible".

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Bambie Thug compte s'imposer avec la chanson "Doomsay Blue", tirée de son EP Cathexis, et un style bien particulier, la "ouija pop", qui emprunte largement au métal, tant pour l'esthétique que pour la musique. La place s'est jouée vendredi 27 janvier, lors de l'émission The Late Late Show sur la chaîne publique RTÉ. Le public (irlandais… et britannique) a sélectionné Bambie Thug parmi six aspirants-candidats.

Une "ouija pop" ensorcelante

En écoutant sa musique, on a parfois l'impression d'être sous le coup d'une malédiction lancée par des ados adeptes de sorcellerie. Bambie Thug est poisson ; est-ce pour cela que sa voix passe du doux clapotis d'un lac à la plus terrifiante des tempêtes ? "Doomsay Blue" parle de déception amoureuse, mais hors de question de se lamenter, l'artiste transforme sa tristesse en chaos qui ravage tout sur son passage, à grand coup de screaming : "Avada Kedavra, I speak to destroy / The feelings I have, I cannot avoid" (Avada Kedavra, je parle pour détruire / Les sentiments que j'ai et que je ne peux pas éviter). Une référence à Harry Potter ? Évidemment, Bambie Thug doit être à Serpentard. Impassible, iel rabaisse son ex sans le moindre état d'âme, jouant sur l'alternance entre pop et électro agressive et saccadée.

En novembre dernier, Bambie Thug expliquait au média queer PinkNews que ce laisser-aller musical était le résultat de l'acceptation de sa non-binarité : "Je me suis autorisée à être plus libre à la fois en tant que personne mais d'autant plus dans ma musique." La pop-star indépendante soulignait cependant qu'il restait des blocages dans l'industrie musicale concernant la communauté LGBTQI+, avec un brin de provocation : "Je pourrais argumenter que je fais partie des meilleurs dans l'industrie britannique et que je n'ai pourtant jamais reçu de propositions de contrat." À l'Eurovision – notre coupe du monde à nous – le problème ne se posera pas : les candidat·es queers y ont toujours été sous les feux des projecteurs. Bambie Thug aura l'opportunité de prouver sa valeur sur scène en Suède, lors des demi-finales les 7 et 9 mai, puis peut-être de la grande finale le 11 mai.

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Crédit photo : capture d'écran The Late Late Show