Batiste, un adolescent de 15 ans, a été retrouvé mort dans les toilettes du lycée privé Saint-Jean-Baptiste de La Salle, à Reims. Si la cause de sa mort reste à déterminer, les premiers éléments réunis par la presse font état d'un questionnement du jeune homme autour de son orientation sexuelle et d'un possible harcèlement.
[Mise à jour le 11 avril] Le procureur de la République de Reims a donné une conférence de presse ce jeudi dans laquelle il a indiqué que "contrairement à ce qui a été écrit sur les réseaux sociaux, rien n'indique que la vie personnelle de cet enfant ait un quelconque lien avec son décès", réfutant en particulier que l'élève ait subi un harcèlement. Alors que l'autopsie effectuée sur le corps de l'adolescent n'a pas pu déterminer les causes de sa mort, des analyses biologiques doivent être effectuées qui pourraient prendre plusieurs semaines. "Laissons la famille faire son deuil", a demandé le magistrat.
Les causes du décès restent à déterminer, mais l'école française est à nouveau endeuillée. Un adolescent de 15 ans a été retrouvé mort ce mercredi 10 avril dans les toilettes de son lycée à Reims, a indiqué le procureur de la capitale de la Marne (Grand-Est), François Schneider, à l'Agence France-Presse (AFP), confirmant une information de France 3 Champagne-Ardennes. Le magistrat a précisé que le contexte de ce drame n'est à ce stade "absolument pas clairement défini" et qu'une enquête en recherche des causes de la mort a été ouverte.
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Prénommé Batiste, l'élève est "mort dans les toilettes de l'internat" du lycée privé Saint-Jean Baptiste de La Salle, selon le communiqué du procureur. Manquant à l'appel au moment du repas, il a fait un "malaise dans les toilettes", a affirmé à l'AFP le directeur du groupement scolaire dont fait partie le lycée, Didier Tilly, qui ajoute qu'aucun cachet n'a été retrouvé dans sa chambre. "Aucune trace suspecte" n'a été retrouvée sur le corps et "la cause de la mort est inconnue", confirme le procureur, qui doit tenir une conférence de presse jeudi à 15h, après les résultats de l'autopsie.
"Mal-être" de l'élève
"Ce jeune homme, arrivé dans l'établissement en septembre 2023, se posait plusieurs questions sur son orientation sexuelle", rapporte France 3. C'était "un jeune qui était en recherche" sur lui-même et "qui se questionnait comme beaucoup de jeunes de son âge", a confirmé le directeur de l'établissement, ajoutant auprès de nos confrères qu'il était suivi par le service de la vie scolaire pour "son mal-être". Auprès d'une journaliste de l'AFP, des élèves du lycée ont fait état d'un harcèlement subi par l'adolescent, point sur lequel la direction a refusé de se prononcer.
"L'École est à nouveau en deuil, a réagi sur X (Twitter) la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet. Toutes mes pensées vont à sa famille et à la communauté éducative. La lumière doit être faite sur cette tragédie : c'est ce que j'ai demandé au réseau dont fait partie cet établissement." Si le contexte de la mort de Batiste reste encore à éclaircir, impossible de ne pas penser notamment à Dinah et à Lucas, deux ados qui se sont suicidés ces dernières années après avoir subi un harcèlement scolaire nourri par l'homophobie. L'Éducation nationale avait d'ailleurs promis un rapport après la mort de Lucas en janvier 2023, mais celui-ci n'a jamais été rendu public malgré les demandes répétées de plusieurs médias, dont têtu· et Mediapart, à l'endroit du Premier ministre, Gabriel Attal, qui était jusqu'en janvier ministre de l'Éducation nationale et avait promis un "électrochoc à tous les niveaux" dans la lutte contre le harcèlement scolaire.
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