lobby réacJoue-la comme Poutine : la Géorgie avance vers l'interdiction de la "propagande LGBT"

Par têtu· avec AFP le 28/06/2024
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Les députés de Géorgie ont voté en première lecture un projet de loi interdisant la "propagande LGBT", similaire à la législation utilisée dans la Russie de Vladimir Poutine pour réprimer les minorités sexuelles.

Le délire poutinien continue de faire tache d'huile. En Géorgie, ex-république soviétique du Caucase coincée sur les bords de la mer Noire entre la Russie et la Turquie, le Parlement a voté en première lecture ce jeudi 27 juin un projet de loi interdisant la "propagande LGBT", dans la droite ligne de la législation utilisée en Russie depuis plus de dix ans pour réprimer les minorités sexuelles. Approuvé par la majorité des députés lors d'un vote boycotté par l'opposition, le texte doit encore passer deux autres lectures, prévues d'ici à la fin de l'année, pour devenir une loi.

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Le Rêve géorgien, parti originellement de centre-gauche au pouvoir à Tbilissi, a pris ces dernières années un virage conservateur et contre l'Occident, qu'il accuse de saper les "valeurs traditionnelles", selon une formule régulièrement employée par le président russe Vladimir Poutine ou son fidèle Viktor Orbán, Premier ministre de Hongrie, soutien et modèle de Marine Le Pen et Jordan Bardella. En Russie, une législation réprimant la "propagande LGBT" a été adoptée en 2013 et considérablement élargie depuis.

La Géorgie candidate à l'Europe

Le projet de loi géorgien vise à interdire "la propagande des relations homosexuelles et de l'inceste" dans les établissements d'enseignement et les émissions de télévision. Cela "concerne la diffusion de scènes intimes à la télévision et pendant les projections de films dans les salles de cinéma, ce qui est une pratique courante", avait précisé début juin le président du Parlement, Chalva Papouachvili.

Les opposants accusent le parti du Rêve géorgien de vouloir se rapprocher de Moscou et de mettre en péril l'adhésion espérée de leur pays à l'Union européenne. La Géorgie, pays de confession majoritairement chrétienne orthodoxe, a obtenu en décembre 2023 le statut de pays candidat, mais les négociations d'adhésion n'ont pas encore commencé. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avait averti lundi que la porte de l'UE pourrait se refermer si le gouvernement géorgien ne changeait pas de politique.

Réunis jeudi en sommet à Bruxelles, les dirigeants des Vingt-Sept ont appelé "les autorités géorgiennes à clarifier leurs intentions en renversant le cours actuel de leurs actions, qui met en péril le cheminement (du pays) vers l'UE", indiquant que le processus d'adhésion de la Géorgie à l'UE s'est "de facto" arrêté après l'adoption par Tbilissi de lois d'inspiration russe jugées contraires aux valeurs européennes. Les autorités géorgiennes ont notamment promulgué le 3 juin un texte sur l'"influence étrangère", là encore proche de la législation de la Russie sur les "agents de l'étranger" qui a concouru à la répression de toute opposition dans ce pays.

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Crédit illustration : Cécile Alvarez pour têtu· (printemps 2022)

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