Le Rassemblement national (RN) en visite au pays de Viktor Orbàn. Un décor de rêve pour les ambitions de Jordan Bardella qui, en amont des élections européennes de 2024, n'a pas mégoté l'admiration de son parti pour le dirigeant hongrois ouvertement réactionnaire et homophobe.
Ce n'est pas une zone sans LGBT comme en Pologne, mais la Hongrie a sa "zone non woke". C'est à Budapest que le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, a participé à la deuxième édition de la Conférence d'action politique conservatrice (CPAC), ce vendredi 5 mai (il y avait participé aussi l'an dernier). Un rassemblement de leaders d'extrême droite du monde entier, réunis autour du Premier ministre hongrois, Viktor Orbàn. Lors de sa prise de parole, l'eurodéputé français a réaffirmé l'attachement de son parti à la "famille traditionnelle" contre le "wokisme", encensant l'action de son modèle hongrois.
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L'occasion de renouveler les vœux du parti de Marine le Pen au héraut européen du lobby réactionnaire. "Le wokisme attaque avec férocité la famille, l'autorité, les différences biologiques, la complémentarité des sexes", a notamment ânonné Jordan Bardella à Budapest, appelant non sans lyrisme au "réveil des peuples européens". Comme Marine Le Pen avant lui, il a profité du voyage pour aller serrer la main du Premier ministre hongrois, qui avait soutenu leur campagne présidentielle 2022, et qu'il qualifie de "précurseur de ce printemps des peuples européens."
🇫🇷🇭🇺 À Budapest, pour rencontrer le Premier ministre hongrois.
En résistant aux injonctions de Bruxelles, en défendant la souveraineté et l’identité de son pays, Viktor Orbán montre à l’Europe la voie du courage et de la liberté. pic.twitter.com/8zD2I4Cq8I
— Jordan Bardella (@J_Bardella) May 5, 2023
Le président du RN a réaffirmé la vision de la société portée par son parti, centrée sur la famille traditionnelle et hétérosexuelle. "Par une politique ambitieuse et volontariste de soutien à la natalité, le gouvernement hongrois a réussi à s'engager pleinement dans ce défi démographique et civilisationnel", a loué Jordan Bardella à l'égard de Viktor Orbàn qui a notamment durci l'accès à l'avortement et fait voter plusieurs lois anti-LGBT. En clair, comme pour sauver le système des retraites en France, il faudrait faire des bébés pour sauver l'Europe de l'immigration et du wokisme.
Le RN a la tête dans les européennes
Cette grand-messe des partis d'extrême droite a aussi été l'occasion pour Jordan Bardella, en vue des élections européennes de 2024, de les appeler à une "coordination internationale". "L'offensive woke ne peut être qu'une parenthèse si nous arrivons à maintenir dans le coeur des peuples l'amour de la patrie et le respect de la diversité, de la vraie diversité, celle des peuples d'Europe et des peuples du monde", s'est-il encore envolé après s'être dit "heureux de représenter le premier parti d'opposition à Emmanuel Macron et, très certainement, le prochain parti présidentiel de France".
Si les différentes branches du lobby réac chantent en chœur les mêmes rengaines, l'unité politique n'est toutefois pas si facilement atteignable au Parlement européen, où les différents partis d'extrême droite restent divisés parmi trois groupes. "L'enjeu des prochaines élections européennes sera de faire émerger cette majorité alternative au Parlement Européen", a martelé Jordan Bardella, afin de "réorienter l'Europe de l'intérieur".
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Crédit photo : Jordan Bardella via Twitter