Le milliardaire sud-africain Elon Musk a annoncé qu'il compte déménager au Texas les sièges du réseau social X (Twitter) et de son entreprise aérospatiale SpaceX en représailles à une loi californienne visant à protéger les élèves LGBTQI+.
La Californie, c'est fini pour Elon Musk. Il ne croit pas qu'il y retournera un jour. Ce mardi 16 juillet, le fantasque patron du réseau social X (ex-Twitter) et de l'entreprise d'aéronautique SpaceX a annoncé qu'il allait déplacer les sièges des deux sociétés au Texas, où il a déjà rapatrié celui du constructeur automobile Tesla. "C'est la goutte d'eau", a-t-il grommelé sur X, expliquant sa décision par une nouvelle loi pro-LGBTQI+ promulguée la veille en Californie, "et beaucoup d'autres qui l'ont précédée, qui attaquent les familles et les entreprises".
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Le gouverneur démocrate de l'État, Gavin Newson, vient en effet de faire passer une loi interdisant d'outer les élèves LGBTQI+ à leurs parents. Ainsi, le personnel scolaire ne sera pas autorisé à dévoiler d'information touchant à l'orientation sexuelle ou à l'identité de genre d'un·e élève sans s'être assuré de son consentement – règle qui vaut pour les parents d'autres élèves. Au Texas en revanche, État dirigé par les conservateurs, les mineurs trans n'ont plus accès, depuis le mois de septembre 2023, aux thérapies hormonales et aux blogueurs de puberté.
This is the final straw.
Because of this law and the many others that preceded it, attacking both families and companies, SpaceX will now move its HQ from Hawthorne, California, to Starbase, Texas. https://t.co/cpWUDgBWFe
— Elon Musk (@elonmusk) July 16, 2024
Évidemment, cette loi n'a a priori rien à voir avec les activités d'Elon Musk, mais l'entrepreneur ne cache pas son aversion pour le "wokisme" et tout ce qui s'y apparente à ses yeux, multipliant en particulier les tweets provocateurs sur les questions de genre et de transidentité. À tel point que sa propre fille, Vivian Jenna Wilson, a coupé tout lien avec lui peu après son coming out trans à l'âge de 16 ans. Pour justifier sa demande de changement d'état civil, la jeune femme avait évoqué au tribunal sa transidentité et son besoin de rompre avec son géniteur : "Je ne vis plus avec mon père biologique et ne souhaite plus être liée à lui d'une quelconque manière, sous quelque forme que ce soit." Elon Musk estime de côté que leurs différents sont dus à un système scolaire trop progressiste.
Toujours le même adage : "protéger les enfants"
"Il y a un an, j'ai expliqué clairement au gouverneur [Gavin] Newsom que les lois de cette nature allaient forcer les familles et les entreprises à quitter la Californie pour protéger leurs enfants", a complété Elon Musk sur X, après avoir réagi à un tweet appelant les parents à sortir leurs enfants des écoles publiques californiennes car le gouverneur interdit d'avertir les parents d'enfants s'identifiant comme transgenres.
"Vous devriez partir de tout État qui veut contrôler vos enfants", a renchéri Marjorie Taylor Greene, une élue républicaine et complotiste à la Chambre des représentants, soutien indéfectible de Donald Trump, après l'annonce d'Elon Musk. S'il a prétendu avoir voté pour le démocrate Joe Bien lors de l'élection présidentielle de 2020, le patron de Tesla s'est rapproché du Parti républicain depuis plusieurs années, et multiplie les posts contre l'immigration, la diversité ou encore les nouveaux pronoms… "Je soutiens pleinement le président Trump", a-t-il publiquement affirmé après l'attentat du samedi 13 juillet contre l'ancien président, à la campagne duquel il souhaite selon le Wall Street Journal verser 45 millions de dollars par mois en vue de l'élection présidentielle de novembre.
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