À l’occasion de la Semaine de la santé mentale, l’association Paris et Seine-Saint-Denis sans sida sort six guides d’auto-orientation bourrés de ressources pour aider les personnes LGBT+ à trouver un soutien communautaire ou psy.
Sur les questions de santé mentale, les personnes LGBTQI+ sont prises entre deux feux. D’une part, soumises aux discriminations, elles sont sujettes au stress minoritaire qui peut engendrer des symptômes psychiques et physiques importants et exposer au développement de troubles mentaux. D’autre part, elles subissent fréquemment des discriminations dans les milieux du soin et ont, de ce fait, tendance à s’isoler et à éviter de se tourner vers des professionnels de santé, souvent mal formés à leurs besoins et à leurs problématiques. Pour que les personnes LGBTQI+ trouvent facilement un soutien communautaire et/ou médical sûr et adapté, l’association Paris et Seine-Saint-Denis sans sida vient de publier un ensemble de guides ciblant six publics/thématiques : femmes lesbiennes et bi, hommes gays et bi, personnes trans et intersexes, personnes migrantes et exilées, vieillir LGBTQI+, et chemsex.
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"La santé mentale des personnes LGBTQI+ reste la grande oubliée des politiques publiques de santé, plaide Christophe Martet, président de Paris et Seine-Saint-Denis sans sida. Malgré des avancées dans le domaine des droits et des représentations, l’exposition aux comportements et aux violences LGBTphobes demeure forte à l’école, dans la famille et dans toute la société. Elle touche toutes les classes d’âge et les personnes vivant avec le VIH doivent y ajouter la sérophobie, parfois au sein de la communauté elle-même."
Soutien communautaire
Pour aider concrètement les personnes concernées, chacun des six guides comporte plusieurs chapitres recensant des ressources sélectionnées par les acteurs communautaires car identifiées comme offrant un accueil adapté aux personnes LGBTQI+, à Paris et en Seine-Saint-Denis.
Puisque déjouer l’isolement, rencontrer des pair·es et partager son expérience est un aspect essentiel de la prévention du stress minoritaire, chaque livret liste dans un chapitre "Être ensemble" des espaces sûrs, qu’il s’agisse de lieux festifs (comme La Flèche d’or, le Bonjour Madame, La Mutinerie, etc.), d’associations sportives ou artistiques (comme Les Dégommeuses pour les femmes lesbiennes et les personnes trans, ou le Centre LGBT), de groupes de parole associatifs (comme Greypride pour le plus de 55 ans, ou OUTrans pour les personnes trans et en questionnement) ou encore des structures non médicales destinées à ceux qui souffrent de troubles psy (comme La Maison Perchée à Paris).
Soutien psy et urgences
Deuxième problématique : trouver une écoute ou un soutien psychologique bienveillant et non jugeant, ce qui n’est pas chose aisée quand on est queer. Alors, les chapitres "Être aidé·e" inventorient les professionnel·les de la santé mentale pour toutes les personnes qui ressentent le besoin de parler ou d’initier une thérapie : l’association Psy·gay·e·s, le Cesame, le réseau Espas, des listes et collectifs de psy libéraux comme Psy* situé·es ou Ma psy est lesbienne, etc.
Les chapitres "Urgences" listent vers qui se tourner lorsque la souffrance psychologique ne peut attendre : lignes d’écoute, centre de prévention du suicide, centre psychiatrique d’orientation et d’accueil (CPOA) de l’hôpital Sainte-Anne…
Soutien face aux violences
Enfin, une partie est dédiée aux différentes ressources (communautaires, médicales, juridiques…) en cas d’agression, de discrimination et/ou de violence sexuelle : tchat commentonsaime.fr, SOS Homophobie, centre régional de psychotraumatisme (CRP), Réseau d’assistance aux victimes d’agression et de discrimination en raison de l’identité de genre ou de l’orientation sexuelle (Ravad), etc.
Consultables en intégralité sur le site de Paris et Seine-Saint-Denis sans sida, ces guides de poche Santé mentale LGBTQI+ sont également destinés à être mis à disposition physiquement, et gratuitement, dans les réseaux de la ville de Paris et de la Seine-Saint-Denis (mairies, centres de santé, centres jeunesse, etc.) ainsi, dans un second temps, que dans les lieux de vie communautaires.
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Crédit illustrations : Paris et Seine-Saint-Denis sans sida