Avis aux lesbiennes cinéphiles : organisé par l'association Cineffable, le Festival international du film lesbien et féministe de Paris se tient du 31 octobre au 3 novembre.
Des lesbiennes derrière et devant la caméra, c'est ce que propose l'association Cineffable avec le Festival international du film lesbien et féministe de Paris, qui se tient du 31 octobre au 3 novembre à l'Espace Reuilly (12e arrondissement). Au programme, des documentaires, des courts-métrages, et surtout des films dont vous n'auriez sans doute jamais entendu parler et qui raviront les amoureuses de culture saphique…
En ouverture du festival, Les Jours heureux, de Chloé Robichaud, qui suit le parcours d'Emma, une jeune cheffe d'orchestre montréalaise à succès jonglant entre sa carrière et sa relation amoureuse avec une violoncelliste. Cerise sur le gâteau, la projection sera suivie d'un concert de Lirose, une rappeuse franco-burkinabé pour qui la soul, le hip-hop, le reggae ou encore le dance hall n'ont plus aucun secret.
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Côté documentaires, les françaises ne sont pas en reste. Remontons le temps jusqu'à Dorothy Arzner, réalisatrice de l'âge d'or d'Hollywood qui marqua son époque avec des héroïnes féminines avant-gardistes. Avec Dorothy Arzner, une pionnière à Hollywood, Clara et Julia Kuperberg s'intéressent à celle qui, de 1927 à 1943, assumait son homosexualité et luttait activement contre la domination masculine, le tout dans un élégant costume trois-pièces. Le festival est aussi l'occasion de découvrir le travail d'Augustine Caille, qui a suivi le quotidien de boxeuses trans dans À poings et à cœurs. On y parle rapport au corps, euphories de genre et difficultés rencontrées sur le ring et en dehors. Un film de sport mais avant tout de sororité. Le travail d'Anne-Sophie Birot et Laetitia Douanne sur le docu De rêves et de parpaings met quant à lui en avant l'asso EnChantières qui s'est lancée dans un grand projet : construire un atelier pour démocratiser les savoirs du bâtiment. De la sueur, de l'huile de coude et des ceintures à outils, le paradis des butchs.
Des films et des perfs de tous horizons
En plus des projections, des rencontres sont également organisées. Augustine Caille, Anne-Sophie Birot et Laetitia Douanne sont de la partie aux côtés d'autres françaises, comme Siham Bel, réalisatrice de L'Échappée, dans lequel le coming out de son héroïne est susceptible de briser l'équilibre familial. La réalisatrice Rachel Rudloff a aussi répondu présente. Son court-métrage expérimental, Le Jaune du ciel, traite du fait d'être queer face à la ville et à la nature.
D'autres artistes sont quant à elles venues de loin pour participer à l'événement. C'est le cas de Marta Specolizzi et Sarah Emilie Lillie Bergen, qui présentent Che buffa, la zia Valeria, un court-métrage sur la tante de Marta, lesbienne du sud de l'Italie dans les années 1970 et 1980. Madeleine Lim présentera de son côté Jewelle : A Just Vision, rétrospective du mouvement Black Power à travers l'histoire, que ce soit pendant la lutte contre le sida dans le New York des années 1980 ou lors des débats sur le mariage pour tous dans les années 2010 à San Francisco. Comme figure de proue, la romancière militante Jewelle Gomez, femme noire et lesbienne accro aux histoires de vampires.
Cinéphiles amatrices d'art vivant, vous pourrez apprécier des performances live comme celle d'Anaïs Bermeo et d'Eva Farje Cardenas, un duo qui met en scène une histoire de féminicide sur les paroles de chanson Amor en Francia, un morceau de la Colombienne Nidia Gongora décrivant une histoire de féminicide. C'est une autre performance, celle de Nonna Nova, qui est invitée à clore le festival. L'artiste aborde le sujet des violences sexuelles tout en renversant les dynamiques de pouvoir à coups de batte de baseball.
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Crédit photo : "Les jours heureux", Item 7