Quelques années après le convaincant Moffie, le réalisateur sud-africain Oliver Hermanus enrôle deux des acteurs les plus en vue du moment, Paul Mescal et Josh O'Connor, pour nous conter un drame d'époque gay où s'entrelacent passion pour la musique et premier amour que l'on n'oublie jamais.
C'était l'une de nos plus grosse attentes du Festival de Cannes 2025 : le nouveau film d'Oliver Hermanus, qui avait remporté la Queer Palm en 2011 avec Beauty. Et pour cause, visez le casting : Paul Mescal, incontournable depuis sa révélation dans la série Normal People, et Josh O'Connor, qu'on avait adoré en fermier torturé dans Seule la terre et plus récemment dans Challengers. Avec The History of Sound, les deux comédiens donnent vie à une fresque romantique gay poignante, inspirée de la nouvelle éponyme de l'auteur étasunien Ben Shattuck.
À lire aussi : Hafsia Herzi adapte avec grâce "La Petite Dernière" de Fatima Daas
Après son précédent film Living qui avait Londres pour toile de fond, le cinéaste sud-africain délaisse à nouveau sa terre natale pour nous embarquer cette fois en Nouvelle-Angleterre (nord-est des États-Unis), en 1917. Un soir, dans un bar, Lionel (Paul Mescal) et David (Josh O'Connor) se rencontrent, instantanément unis par leur passion commune pour la musique. Quelques années plus tard, David, tout juste rentré du front européen, revient vers Lionel avec une opportunité : ils vont passer l'hiver à arpenter la campagne du Maine afin d'y enregistrer les chansons folk traditionnelles. Plus qu'une mission de préservation de patrimoine, ce périple est l'occasion de se rapprocher intimement.
La musique du cœur
Comme l'indique son titre, The History of Sound est une lettre d'amour à la musique – plus précisément au genre folk, donc, qui prend ses lettres de noblesse à travers un monologue final exquis. Le scénario lie avec habileté la symbolique des chansons, porteuses de vives et complexes émotions, à la relation entre ses deux héros. Le film s'adonne à de multiples ellipses temporelles en se focalisant sur Lionel à travers sa vingtaine, puis sa trentaine, contant les différentes étapes-clés qui jonchent son parcours de vie. La présence de David, incarnation du premier amour et de toute la valeur sentimentale qu'on y accorde, est constamment palpable.
Très vite, il devient clair que The History of Sound n'est pas un récit de lutte gay malgré l'époque répressive dans laquelle se déroule la trame. Son propos ne relève jamais du coming out, du rejet ou de l'acceptation, simplement de la trajectoire d'un homme rattrapé par ses doutes et les occasions manquées. Sa portée se révèle alors étonnamment universelle avec une jolie réflexion sur les choix que l'on fait, ce que l'on priorise et les regrets qui, malheureusement, finissent parfois par pointer.
À lire aussi : Cannes 2025 : avec "Enzo", le tandem Campillo-Cantet sur les chantiers du désir
cinéma | film | culture | Festival de Cannes
Crédit photos : Universal Pictures International France