Harvey MilkSalt Lake City rebaptise une rue en l'honneur d'Harvey Milk

Par Jérémie Lacroix le 20/04/2016
Salt Lake City rue Harvey Milk

Salt Lake City a décidé de rebaptiser une de ses rues en l'honneur d'Harvey Milk. Dans un État particulièrement conservateur et siège des mormons, cette décision n'a rien d'anodin.

Le conseil municipal de Salt Lake City a adopté à l'unanimité une décision pour qu'une des rues de la ville soit rebaptisée en l'honneur d'Harvey Milk, homme politique américain et militant pour les droits LGBT, assassiné le 27 novembre 1978. Ainsi, l'actuelle "900 South" va bientôt devenir "Harvey Milk Boulevard".
Stan Penfold - le premier conseiller municipal ouvertement gay de la ville - est à l'origine de cette initiative, qui selon lui permettra à  Salt Lake City de démontrer son "engagement pour l'inclusion" et son "combat permanent pour atteindre l'égalité pour les personnes LGBT". Et d'ajouter :

Harvey Milk imaginait un monde courageux où tout monde, absolument tout le monde, avait de la valeur et des droits civiques. J'aime à imaginer ce monde également.

La maire de Salt Lake City, Jackie Biskupski, a remercié Stan Pendolf et l'association de défense des droits LGBT Equality Utah pour avoir oeuvré à ce changement de nom. D'ailleurs, il n'y a rien d'étonnant à ce que cette décision soit accueillie chaleureusement par la maire. En effet, l'élection de Jackie Biskupski est également tout un symbole puisqu'elle est le premier maire ouvertement homosexuel de l'État, hommes et femmes confondus.

Salt Lake City rue Harvey Milk
Jackie Biskupski en famille

Salt Lake City : un îlot démocrate en terres républicaines

Il faut dire que Salt Lake City fait figure d'exception en Utah. En effet, la ville est considérée comme "un point bleu dans un État profondément rouge", à comprendre que la capitale de l'État est un îlot démocrate en terres républicaines, réputées ultra-conservatrices. Vraiment ? Eh bien oui  ! Car quand on sait que Salt Lake City accueille le siège de l'Église de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours - l'Eglise mormone - on se dit qu'il faut beaucoup de volonté politique pour résister à une institution qui représente 15 millions de membres à travers le monde, dont plus de 6 millions aux États-Unis.
En début d'année, peu de temps après son élection, la maire avait en effet déclaré qu'elle ferait pression sur l'Église mormone afin qu'elle abandonne sa politique anti-gay. Cette dernière prévoit notamment l'excommunion des couples de même sexe qui se marieraient, ou l'interdiction de baptême pour les enfants issus de familles homoparentales.

Salt Lake City a toujours été bien plus progressiste que le reste de l'État, bien que nous ayons ici le siège très conservateur de l'Église mormone. Mon élection (prouve) qu'il n'y a pas les barrières que le reste du pays pense qu'il y a, parce que l'Église (mormone) est basée dans notre ville : a déclaré la maire de Salt Lake City.