La communauté internationale est en deuil depuis la tuerie d'Orlando survenue hier, laquelle est avant tout un massacre homophobe.
Dans la nuit de samedi à dimanche, Omar Mateen, un citoyen américain d’origine afghane, ouvre le feu dans une célèbre boîte de nuit gay d’Orlando : le Pulse. Au total, cinquante personnes sont tuées, et cinquante-trois blessées. Le forcené est également abattu par les forces de l’ordre. L’État islamique – auquel Omar Mateen avait prêté allégeance avant d’entrer dans le night-club – a depuis revendiqué l’attaque dans un communiqué. Une revendication terroriste qui n’occulte pas le caractère homophobe de l’attaque. Car la fusillade la plus meurtrière de l’histoire des États-Unis est également l’un des pires massacres homophobes de l’histoire.
L'homophobie explicite de Daesh
La position de Daesh est d’ailleurs sans équivoque vis-à-vis de l’homosexualité qu’il considère comme une abomination. Sur les territoires administrés par l’État Islamique, les homosexuels font ainsi l’objet d’une véritable chasse aux sorcières. Pourchassés sur les réseaux sociaux et les applications de rencontre, les gays sont aussi torturés une fois capturés, pour qu'ils livrent le nom de leurs amis. Qu’ils soient mineurs ou majeurs, ils risquent alors d’être condamnés pour homosexualité, et jetés du haut des buildings, les yeux bandés et les mains attachées derrière le dos. L’année dernière, une victime de Daesh révélait même au journal The Independant, que ceux qui survivaient à la chute étaient ensuite lapidés à mort par les personnes réunies pour assister à l’exécution… Le fait qu’une boîte de nuit gay, et par conséquent fréquentée par la communauté LGBT, ait été visées par une attaque terroriste qualifie donc bien la tuerie comme une attaque homophobe.
Interviewé par BFM TV, le président du comité IDAHO France, Alexandre Marcel, qualifie même la tuerie comme « le pire massacre homophobe de l’histoire ». Jusqu’à présent, c’est la Seconde Guerre mondiale qui s’imposait comme la plus grande atrocité commise contre les homosexuels, lesquels ont été déportés à cause de leur orientation sexuelle, estampillés d'un triangle rose et parfois même exécutés.
Un second massacre homophobe évité à L.A.
Une seconde attaque homophobe aurait d’ailleurs pu survenir sur le sol américain, quelques heures seulement après la tuerie d’Orlando. Hier à Santa Monica, un véhicule est intercepté par la police : il contient trois fusils d’assaut et plusieurs litres de produits chimiques permettant de réaliser des explosifs. Le conducteur, un homme d’une vingtaine d’années, avoue alors qu’il comptait se rendre à la Gay Pride de Los Angeles, un important rassemblement célébrant la fierté LGBT. Là encore, et bien que les autorités n’aient pas établi de liens entre les deux attaques, l’attentat visait explicitement la communauté LGBT.
Cette série d’évènements intervient alors que les États-Unis se déchirent aux sujets des « bathroom issues » et autres lois anti-gay promulguées par plusieurs États à l’instar du Mississippi et de la Caroline du Nord. Alors que le premier a supprimé les lois anti-discriminations contre les personnes LGBT pourtant si difficilement acquises, le second empêche désormais les personnes trans d’utiliser les toilettes correspondant à leur identité de genre vécu, au risque de la violence psychologique et des persécutions que cette mesure engendre.
La lutte contre l'homophobie continue
Le caractère homophobe de la tuerie d’Orlando a pourtant tardé à être souligné par les médias d’informations et notamment les médias français, mais n’a pas échappé à certaines personnalités politiques.
Manuel Valls, Anne Hidalgo, Franck Riester et d’autres ont adressé des tweets de soutien dans lesquels ils rappellent que l’attaque visait la communauté LGBT, et ont par la même occasion marqué leur engagement contre l’homophobie. Pour d’autres internautes, l’évènement est une dramatique manifestation des discriminations et des violences dont sont quotidiennement victimes les gays, les lesbiennes, les bis et les trans.
Compassion et solidarité avec le peuple américain. En frappant la communauté gay, l'attaque effroyable d'Orlando nous atteint tous.
— Manuel Valls (@manuelvalls) June 12, 2016
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Soutien à tous les gays lesbiennes, bi et trans meurtris par une attaque qui vise à remettre en cause leur droit de vivre en paix #Lovewins
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) June 13, 2016
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L' #homophobie tue! #OrlandoShooting #LoveWins #LoveisLove pic.twitter.com/ehBJRDexAK
— Franck Riester (@franckriester) June 12, 2016
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Le combat continue. #Orlando #lovewins pic.twitter.com/ZDeP3gYA7a
— Loïc Chauveau (@LoicChauveau) June 13, 2016
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Derrière les hashtags #LoveIsLove ou #LoveWins, c’est la liberté d’aimer qui est défendue à travers le monde, comme plus tôt la liberté d’expression et le mode de vie occidental visés par des actes terroristes.
D’autres internautes épinglent les marques de soutien malvenues de la part d’organismes qui ont alimenté la haine envers les homosexuels et la libération de la parole homophobe au moment des débats autour du mariage pour tous. La Manif Pour Tous s’est ainsi fendue d’un tweet de soutien aux victimes d’Orlando, mais n’a pas manqué d'être critiquée par certains twittos, lesquels ont souligné que les bonnes intentions ne permettent pas d’effacer un comportement homophobe de longue date…
Pour marquer son soutien à la communauté LGBT du monde entier, la Tour Eiffel sera éclairée aux couleurs de l’arc-en-ciel, tandis que l’Hôtel de Ville de Paris brandit déjà les couleurs LGBT ainsi que le drapeau américain. D’autres initiatives similaires voient le jour à travers le monde, clamant à l’unisson que l’amour vaincra, #LoveWins.