Les Bermudes rejettent le "mariage pour tous" et les unions civiles

Par Julie Baret le 28/06/2016
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Lors d’un référendum portant sur le mariage et les unions civiles des couples homosexuels, les Bermudes ont massivement rejeté les deux propositions.

Bien qu’évoqué par le gouvernement australien, le référendum n’est peut-être pas le meilleur chemin de légalisation du « mariage pour tous ». C’est en tout cas ce que laisse penser les résultats d’une consultation publique organisée dans l’archipel des Bermudes sur le sujet.
Le 23 juin, la population de ce territoire britannique d’outre-mer était invitée à répondre à deux questions : êtes-vous favorable au mariage pour les couples de même sexe aux Bermudes ? Êtes-vous favorables aux unions civiles pour les couples de même sexe aux Bermudes ?
Or, d’après les résultats diffusés le lendemain, c’est le « non » qui l’a majoritairement emporté à chaque fois.

Près de 70% des votants opposés au "mariage pour tous"

Ainsi, selon ces chiffres, 69% des Bermudiens ont voté contre le « mariage pour tous », et 63% contre les unions civiles pour les couples de même sexe, soit une forte opposition à la conjugalité homosexuelle.
Néanmoins, lors de ce référendum, seuls 46,86% des 44 367 inscrits (sur une population de 65 000 habitants) se sont rendus dans un des douze bureaux de vote que compte l’archipel. Le taux de participation est donc inférieur aux 50% requis par la loi référendaire de 2012 ce qui en invalide les résultats.
Cette expression de l’opinion publique est pour autant jugée dramatique par les militants LGBT du pays, comme l’un d’entre eux qui s’est exprimé dans les médias locaux :

C’est un résultat décevant pour l’égalité… Les gens veulent rester dans les âges sombres, c’est leur choix, mais c’est triste.

Le Premier ministre des Bermudes, Michael Dunkley, avait pourtant organisé ce référendum afin d’ouvrir la discussion sur ces questions de société et avait même exhorté la population de l’archipel à voter en faveur des unions civiles de même sexe – sans se prononcer sur la question du « mariage pour tous » – arguant qu’il fallait se placer du « bon côté de l’Histoire ».
L’Alliance Arc-en-Ciel des Bermudes a d’ailleurs rappelé « l’amour et le soutien » dont ont fait preuve de nombreux Bermudiens lors du référendum, bien que l’organisation de ce dernier avait aussi donné lieu à une campagne souvent blessante envers la communauté LGBT.

Le débat n'est pas clos

A l’issue du référendum dont le résultat n'a donc aucune valeur légale, le chef du gouvernement a tout de même déclaré qu’il allait désormais examiner les prochaines étapes « qui respectent et reflètent le point de vue de la population », conscient que la reconnaissance des unions de même sexe continuerait d’agiter l’archipel :

Cela a été et continuera d’être une question très sensible. Malgré nos différences nous devons progresser vers l’avant. Et j’ai l’espoir que nous avancions ensemble en tant que pays, que nous avancions vers une plus grande tolérance, compréhension, respect et appréciation de l’autre.

De son côté, le ministre des Affaires Intérieures Walter Roban a tenu a rappelé que beaucoup d’énergie avait été dépensée par les deux camps au cours de ce référendum, et a invité au respect des résultats :

Nous devons nous unir, nous rassembler, et guérir nos divisions.

Aux Bermudes, l’homosexualité n'est plus condamnée depuis 1994 mais l’âge du consentement sexuel est toujours plus élevé dans le cas des relations homosexuelles, ce qui constitue un facteur discriminant à l’encontre de la communauté LGBT. Depuis juin 2013, le pays condamne également la discrimination faite envers l’orientation sexuelle, mais pas celle perpétrée contre l’identité de genre.

Pour en savoir plus :

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