courrier du cœurCourrier du cœur : J’en ai marre des clichés sur les passifs !

Par Môôôsieur Jérémy le 30/12/2016
courrier du cœur célibataire

Allô Môôôsieur Jérémy ? Oui, vous êtes bien sur la Hotline de TÊTU, et c'est moi qui réponds à votre courrier du cœur (et d'ailleurs !). Aujourd’hui, je me penche (encore plus que d'habitude) sur la question de Sasha qui dit "Sus aux clichés sur les passifs"…

Sasha : Bonjour Môôôôôôôôôôôôôôôôôôsieur, alors voilà je reviens vers vous car il faut absolument faire quelque chose contre le principal fléau de notre société : les clichés sur les passifs. Depuis quand c’est devenu à la mode de les traiter comme des moins que rien juste parce qu’ils aiment utiliser leur anus comme source de plaisir ? De la part des hétéros coincés je comprends, la jalousie, tousssa, mais de la part des gays qui se prétendent virils (ceux qui couinent le plus), ça me dépasse ! Comment faire pour garder une bonne image de nous quand on nous voit au mieux comme des objets sexuels, au pire comme des esclaves à bafouer… Parce que merci bien hein, passif au lit oui, mais POWER BOTTOM !

Môôôsieur Jérémy : Alors déjà, je t’arrête : il n’y a que 3 ô à Môôôsieur, ça suffit largement pour le dire de façon ridicule. Ensuite, ôôôôôôôôôôôôôôô comme je te comprends. Rien de plus irritant dans un groupe minoritaire (donc, nous, les LGBT) que de voir se perpétuer des clichés et donc des systèmes de valeurs hérités d’une vision hétérosexiste des relations. Passif = Soumis. Passif = Fainéant. Passif = Folle (et inversement). Passif = « femmelette ». Parfois oui, et de manière très assumée. Mais à d’autres moments, c’est tout le contraire. Elles font moins les malines les MASC FOR MASC, les butchi-butcha sous hormones en after, le midi venu, quand il faut trouver un actif pour jouer au petit ramoneur. On tire à quoi ? La courte-pine ? Pique-Ni-couille ? Ca me rappelle que j’avais d’ailleurs le projet réLOVutionnaire de lancer SOS ACTIF, une appli qui géolocalise tout actif dispo dans un rayon de 300 kilomètres, parce que les temps sont durs et le passif ayant bamboché toute la nuit pas toujours. Et une fiole de poppers ne remplacera jamais une folle en snickers. Que disent les Mélenchon et autres Macron de la préservation de cette espèce en voie de disparition, hein ? Des quetsches.
C’est vrai, les passifs – même adorés – sont toujours victimes d’une petite série de clichés qui les rabaissent. Les clichés, ce sont des caractéristiques réelles que l’on attribue à tout un groupe. Certains sont drôles et innocents, mais d’autres véhiculent des idées sexistes, nauséabondes et mal intentionnées. Ils ont servi à créer les pires législations, rumeurs ou caricatures homophobes, et ont fait souffrir plus que le fait d’être homosexuel.
Les homosexuels aiment Dalida, le rose et l’opéra. Ils ont du goût car ils sont plus sensibles, plus cultivés et travaillent dans la mode. Ça se voit quand on est gay, parce que ce sont les plus beaux, qu’ils sont toujours de bonne humeur et font tout le temps la fête. Les gays sont très libérés sexuellement et pas très fidèles. Les passifs ne font rien. L’homosexualité n’existe pas dans la nature mais c’est normal quand même. Et au fond, les gays souffrent et sont fragiles. Sauf quand ils portent des robes. MAIS… Ils aiment aussi le hard rock, s’appellent Magloire et sont agriculteurs. On a observé plus de 450 espèces d’animaux avoir des relations homos mais nous ne sommes pas vraiment des lombrics ni des bonobos, donc on devrait s’en foutre. Les gays coincés peuvent donner leur sang (même si on leur demande un an d’abstinence), se marient parfois (depuis 2013 en France) et sont monogames (parfois). Si vous pensez qu’ils sont tout le temps de bonne humeur, sensibles et cultivés, c’est que vous ne connaissez pas mes ex. Ni Florian Philippot…
Le cliché de l’homosexuel, c’est qu’il pratique le sexe anal, alors que selon la dernière grosse enquête du Journal of Sexual Medicine, à peine un tiers s’y adonne régulièrement.
Quant au rôle « ACTIF / PASSIF », il est bourré de clichés basés principalement sur une vision du passif liée à la féminité. C'est donc une vision très sexiste du monde : on se moque des passifs (comme des femmes), on en fait une insulte (comme celles que se reçoivent sans cesse les femmes à la figure dans la rue et ailleurs)… on veut attaquer ce qu’il « transgresse » dans l’ordre de valeur des sociétés car le passif reçoit « comme une femme », au lieu de donner sa semence « comme un homme ». L’actif, lui, est valorisé, encore aujourd’hui comme à l’époque romaine, car a priori plus viril. Le tout parce qu’il pénètre. L’acte de « donner son cul » est toujours déprécié car c’est de l’anus dont on parle…. Certains focalisent sur cette prétendue « saleté » (alors qu’on peut très bien s’organiser avec des lavements pour éviter les problèmes) et oublient que le corps humain est aussi une source de plaisir, pas seulement une machine…
SAUF QUE : certains passifs virils adorent se faire prendre par des folles (MASC for MASCARA), certains passifs sont hyperactifs une fois chevauchés, certains passifs sont aussi de très bons actifs, voire des dominatrix en puissance, et même parfois… ils sont hétéros.
Je dis donc POWER TO THE BOTTOMS ! Who run the world ? BOTTOMS ! Car après tout, que seraient les actifs sans nous ? Des versatiles, pour sûr.
Dernier petit conseil de Tata Jérém' : comment faire pour savoir si tel ou tel est actif ou passif ? C'est simple ! Demandez lui de se pencher en avant et de toucher ses orteils. Tendez une oreille à l'orée de son petit tunnel d'amour : si vous entendez l'océan...
Allez je file, j'ai justement une séance de randonnée aquatique dans le Marais...
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