Bilal Hassani, youtubeur, chanteur et influenceur est victime de cyber-harcèlement homophobe depuis plusieurs mois sur les réseaux sociaux. Deux députés, Raphaël Gérard (LREM) et Gabriel Serville (NG) ont interpellé Twitter dans un communiqué publié hier, jeudi 15 novembre.
Le communiqué est alarmant. Adressé à la responsable des affaires publiques de Twitter France, les deux députés interpellent la plateforme sur son inaction face à la vague de haine que subit le youtubeur Bilal Hassani, 19 ans, suite à la publication d'une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il chante. Tous deux demandent notamment au réseau social d'être « plus ferme et réactif ».
Face à l'ampleur du cyber-harcèlement auquel est confronté @iambilalhassani, qui témoigne des violences psychologiques ordinaires subies par les jeunes #LGBT+ sur les réseaux sociaux, nous demandons avec @GabrielServille que @TwitterFrance soit plus ferme et plus réactif. pic.twitter.com/g4lygE67EV
— Raphaël Gérard (@RaphaelGerard17) November 15, 2018
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« Déferlement de propos haineux »
Les deux députés ont tenu à faire part de leurs « inquiétudes suite au déferlement de propos haineux à caractère homophobe et de menaces de mort » adressés au youtubeur. Ils dénoncent notamment les « appels au meurtre et les parallèles les plus ignobles avec les attentats du Bataclan » qui « salissent la mémoire des victimes », mais tombent aussi « sous le coup de la loi ».
Ils n'ont pas hésité à rappeler ce qu'encourent les internautes, précisant que « les publications de propos injurieux, diffamatoires ou caractérisant une provocation à la discrimination ou à la violence envers les personnes LGBT+ sont punies d'un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende ».
Un cas loin d'être isolé
Le youtubeur a décidé de porter un « coup de gueule » sur sa chaîne YouTube, mercredi 14 novembre, en publiant une vidéo intutilée « Ça devient grave ! » dans laquelle il dénonce le cyber-harcèlement homophobe qu'il subit depuis plus de six mois. Une vague de haine qui s'est intensifiée à la suite de la publication d'une vidéo d'un showcase, mise en ligne le 13 novembre dernier. Certains internautes ont été jusqu'à inviter l'artiste à se produire au Bataclan, trois ans jour pour jour après les attentats qui ont fait 130 morts. D'autres ont regretté que Salah Abdelslam ne soit « jamais là où il faut ».
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Des propos graves condamnés par les deux députés, qui dénoncent un cas qui n'est pas isolé. « Il s'agit d'un exemple symptomatique du cyber-harcèlement dont sont victimes de nombreux utilisateurs de votre plateforme et en particulier les utilisateurs LGBT+ », écrivent-ils. Des victimes qui se retrouvent selon eux, « complètement démunies face à l'inertie » des services de Twitter, qui, s'ils réagissent « se cantonnent à la fermeture des comptes utilisés par les cyber-harceleurs ».
Les députés appellent le réseau social à mettre en oeuvre une « politique plus volontariste et ferme en la matière ». Les deux députés auteurs d'un rapport sur le cyber-harcèlement disent se tenir à la disposition de Twitter France pour « échanger sur le sujet (...) en vue de proposer des mesures législatives susceptibles d'améliorer la lutte contre le cyber-harcèlement, notamment à caractère homophobe ».
Crédit Photo : capture d'écran YouTube.