LGBTQI+L'Italie empêche la distribution d'un sondage accusé de "promouvoir la fluidité sexuelle"

Par Youen Tanguy le 12/12/2018
Italie

Le gouvernement italien a bloqué la distribution d'un sondage sur l'homophobie, le racisme et le sexisme dont il estime qu'il fait la "promotion de la fluidité sexuelle".

Le sondage devait être distribué dans 54 établissements scolaires de la région d'Ombrie, en Italie. Un texte jugé comme "faisant la promotion de la fluidité sexuelle" a été "bloqué" par le gouvernement italien qui a demandé aux chercheurs, via son ministre de l'Education Marco Bussetti, de "revoir la formulation des questions".

Ce sondage, mené par le professeur à l'université de Pérouse Frederico Batini, s'adresse aux adolescents. Il leur est notamment demandé de donner leur nationalité, leurs croyances religieuses et politiques ou encore leur orientation sexuelle (exclusivement hétérosexuel, hétérosexuel prédominant, bisexuel, homosexuel prédominant, exclusivement homosexuel et asexuel).

Ils sont également invités à juger sur une échelle de 1 à 10 une série d'affirmations telles que "Les femmes s'offensent trop facilement" ; "l'homosexualité est une maladie psychologique" ; ou encore "les migrants volent les emplois des Italiens".

De nombreux "mensonges"

Pour le conseiller régional Claudio Ricci, cité par le journal Terni Today, ce sondage est de nature à porter atteinte à la "liberté éducative" des familles sur la question "très délicate" de "l'orientation sexuelle". Et d'ajouter : "Le sondage implique un message d'approbation sans réserve de la fluidité sexuelle".

Un avis partagé par le sénateur d'extrême droite Simone Pillon qui estime cette enquête, "sous prétexte de chercher à lutter contre l'homophobie", veut en réalité "promouvoir la fluidité sexuelle". Rien que ça.

Le professeur Frederico Batini a regretté le relais de beaucoup de mensonges ayant contribué à alimenter une "polémique purement politique et idéologique". Des modifications doivent être prochainement apportées au sondage pour enfin permettre sa diffusion.

La communauté LGBT+ inquiète

Les droits des personnes LGBT+ en Italie ne cesse de s'égrainer depuis l'avènement, lors des élections législatives en mars dernier, des partis d'extrême droite homophobes La Ligue et Le mouvement cinq étoiles.

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Nous avons d'ailleurs consacré un long reportage à ce sujet, signé Antoine Patinet, dans le dernier numéro de TÊTU sorti le 21 novembre dernier.

Crédit photo : MIGUEL MEDINA / AFP.