Blued, la plus grande application de rencontres gay au monde, a mis "en pause" pendant une semaine les nouvelles inscriptions d'utilisateurs. Une décision faisant suite à un article d'un grand journal financier chinois qui pointe du doigt des défaillances.
La décision a été prise le 7 janvier dernier. L'application de rencontres gay Blued, qui revendique 40 millions d'utilisateurs dans le monde, a choisi de mettre "en pause" ses nouvelles inscriptions pendant toute une semaine.
Et tout est parti du journal financier Caixin. Dans un article publié le 6 janvier dernier, le célèbre média chinois accuse Blued d'autoriser des mineurs, qui mentent sur leur âge, à s'inscrire sur la plateforme en Chine (il faut normalement avoir 18 ans pour s'inscrire dans le pays, NDLR).
Trop de mineurs inscrits ?
Selon le sexologue Zhang Beichuan, professeur à l'Université Qingdao et cité dans Caixin, plusieurs mineurs ont déclaré avoir subi des pressions via l'application pour avoir des relations sexuelles avec des hommes plus âgés. Ce dernier ainsi qu'un membre d'une association LGBT+ chinoise, qui a souhaité rester anonyme, affirment aussi que des jeunes ont contracté le VIH suite à des rencontres via Blued.
La réaction de Blued est intervenue dès le lendemain de l'article. Selon la plateforme, la "mise en pause" d'une semaine permettra de vérifier et d'examiner ces éléments et d'apporter les améliorations nécessaires à l'application le cas échéant.
"Nous avons fait le maximum"
Le fondateur et PDG de l'application chinoise, Ma Baoli, se défend toutefois auprès de CNN. "Ce que nous avons fait en matière de prévention contre le SIDA est visible par tous, assure-t-il. Nous sommes probablement les meilleurs et nous avons fait le maximum. Notre priorité est maintenant de superviser et d'examiner notre contenu."
A l'occasion de la journée internationale de lutte contre le sida le 1er décembre dernier, l'application de rencontres avait d'ailleurs posté plusieurs messages de sensibilisation sur les réseaux sociaux.
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La Chine a retiré en 2001 l’homosexualité de sa liste des maladies mentales. Mais les LGBT+ y font toujours l’objet de discriminations et d’intenses pressions familiales, notamment les personnes trans’.
Crédit photo : Facebook de Blued.