Une enquête a été ouverte lundi suite à la publication d'une vidéo dans laquelle des supporters profèrent des chants "provocateurs, à possible caractère homophobe", lors d'un match de Ligue 2 Lens-Valenciennes organisé vendredi à Lens, a indiqué à l'AFP le parquet de Béthune.
Le collectif Rouge Direct, qui lutte contre l'homophobie dans le football, a demandé à la Ligue de Football, samedi 13 avril, de sanctionner les supporters du RC Lens ayant entonné des chants homophobes lors du match opposant le club à son rival de toujours, Valenciennes.
Un "mis en cause", soupçonné d'être "le chef d'orchestre de ces supporters, qu'ils appellent leur capo, (...) a été identifié en début d'après-midi et sera très prochainement interrogé", a précisé Philippe Peyroux, procureur de la République de Béthune. "Le préfet du Pas-de-Calais s'en était inquiété dimanche, le parquet a été alerté et a ouvert une enquête dès lundi matin", a-t-il poursuivi.
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le "capo" (la personne qui lance les chants dans les tribunes, ndlr) des supporters du RC Lens hurle à plusieurs reprises : "Oh VA [Valenciennes] bande de pédés !". Et l'individu incite clairement les supporters à reprendre cette insulte.
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"Des faits graves"
Dans un communiqué publié sur Facebook le 13 avril, le collectif a dénoncé des "faits graves" et "d'homophobie". Rouge Direct exige de la Ligue de Football Professionnel (LFP) "un passage en commission de discipline", ainsi qu'une "action en justice contre les auteurs des injures homophobes, en particulier le capo, parfaitement identifiable".
Contactée le 15 avril par l'AFP, la LFP a confirmé que le dossier serait examiné le 17 avril par la commission de discipline de la Ligue. Celle-ci a la possibilité de sanctionner les clubs en tant qu'organisateurs de la rencontre, mais pas les individus à l'origine des insultes.
De son côté le Racing Club de Lens s'est exprimé dimanche 14 avril, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. Le club rappelle d'abord qu'il "dénonce toute forme de discrimination", avant d'annoncer l'examen des éléments publiés, "afin de prendre les mesures nécessaires, avec les autorités compétentes et, si possible, en associant la ou les sections de supporters identifiés".
Communiqué du Racing Club de Lens@LFPfr @Prefet62 #rclens pic.twitter.com/Gxu7VeD6gC
— Racing Club de Lens (@RCLens) April 14, 2019
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Énième affaire d'homophobie dans le football
Le collectif avait déjà mis en demeure la LFP à ce sujet en mai 2018. Mais l'organisme de football professionnel avait justifié l'absence de sanction par "la difficulté de constater et de matérialiser les faits sanctionnables". Le collectif de lutte contre l'homophobie dans le sport prouve désormais le contraire en faisant "la démonstration qu'avec très peu de moyens, il est parfaitement possible de constater et matérialiser les actes homophobes dans les stades".
Il s'agit d'une énième affaire d'homophobie dans le football. Récemment, la ministre des Sports, Roxana Maracinanu, avait dénoncé publiquement les propos homophobes entendus lors du match PSG-OM. Rouge Direct a également porté plainte récemment contre l'ex-capitaine de l'équipe de France, Patrice Evra, pour injure publique. Il avait notamment proféré des insultes homophobes envers le PSG dans une vidéo Snapchat. "Paris, vous êtes des pédés ! des pédés, je le dis ! Ici c’est des hommes qui parlent !", avait-il lancé. Une enquête a été ouverte par le procureur de Paris.
Dans une récente interview, la présidente de la LFP, Nathalie Boy de la Tour, avait qualifié ces chants de "folklore". Ce sont en réalité des injures homophobes punissables d'un an de prison et de 45.000 euros d'amende.
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Le papier a été mis à jour le 16/04 à 9 heure 50.
Crédit photo : Supporterhéninois / Wikimedia Commons.