LGBTphobieÀ Chypre, la justice ouvre une enquête après les propos homophobes d'un évêque

Par Marion Chatelin le 02/08/2019
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La justice chypriote a ouvert jeudi 1er août une enquête pour déterminer si les allégations homophobes d'un évêque grec orthodoxe relevaient ou non de "propos incitant à la haine".

Selon cet évêque, si une femme pratique la sodomie, l'homosexualité pourrait être "transmise" à son enfant. Des allégations homophobes prononcées lors d'un discours filmé et diffusé sur les réseaux sociaux, par l'évêque Neophytos de Morphou en juin dernier.

Un véritable festival de propos tous plus homophobes les uns que les autres. L'évêque ne s'est pas arrêté en si bon chemin. Il a assuré que les homosexuels "sentent mauvais" et "puent". Pour étayer son discours, il a décrit la rencontre entre un moine et un jeune gay qui "a une odeur particulière".

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Enquête ouverte

Le procureur général de Chypre Costas Clerides a indiqué avoir ordonné au chef de la police d'"enquêter sur l'éventualité qu'un délit pénal ait été commis" lors de ces déclarations de l'évêque, qui ont suscité une vague d'indignation à travers le pays.

Le gouvernement chypriote s'est dit "profondément troublé et choqué" par les commentaires de Mgr Neophytos de Morphou, qui "insultent la dignité et l'égalité" des Chypriotes, selon son porte-parole Prodromos Prodromou.

Chypre a dépénalisé l'homosexualité en 1998, sous pression de l'Union européenne qui lui a adressé un ultimatum en ce sens, dans le cadre de sa procédure d'adhésion. L'influente Eglise grecque orthodoxe s'était opposée à cette dépénalisation. En 2004, l'île a aussi interdit toute discrimination sexuelle et autorisé en 2015 les unions civiles pour les couples gays.

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Bien que l'opinion publique reste majoritairement conservatrice, de récents sondages montrent que la communauté LGBT+ est de plus en plus acceptée par les Chypriotes.

(Avec AFP)

Crédit photo : AFP