À la folie, le lieu emblématique du parc de la Villette à Paris, fête son annif du 4 au 8 décembre. Au programme, cinq jours d'événements à l'image du lieu : inclusifs, festifs et bienveillants avec, en guest, le papa de la french touch Laurent Garnier.
C'était un endroit inattendu pour créer un nouveau lieu de vie et de nuit : un ancien Quick, en face de la Cité des Sciences et de l'Industrie, au milieu du parc de la Villette dans le nord-est de Paris. Et pourtant, l'été, les promeneurs viennent y profiter de la terrasse immense, se rafraîchir autour d'une bière ou d'une citronnade maison et, s'ils ont faim, peuvent profiter du large choix de viandes grillées à la carte, et d'un copieux brunch le dimanche. Mais À la folie est aussi devenu en quatre ans d'existence un rendez-vous sûr pour de nombreuses personnes LGBT+. Sûr, comme peut l'être un "safe space", mais aussi par sa programmation.
"De manière générale, l'ambiance est très bon enfant, raconte Alexis, un Parisien de 26 ans. Les serveurs et les serveuses te reconnaissent, les habitués s'adressent la parole très rapidement.La drague est présente mais tu ne te sens jamais comme un bout de viande au milieu de carnivores. En soirées club, La Folie est souvent très queer et je m'y retrouve beaucoup plus que dans des soirées gays classiques." A La Folie, depuis le début, mise tout sur l'inclusion. « À la folie est un lieu ouvert à tous. Notre devise, c’est « open doors for open-minded people (portes ouvertes pour gens ouverts d’esprit, ndlr) » explique Rémy Baiget, son fondateur, à TÊTU.
Bingo !
Festival bear, bingo drag, brunchs kids-friendly, soirées trans, backroom pour les soirées Mustang, pique-niques "zérophobies", tournois de pétanque ou expériences naturopathique... À la folie sait être aussi multiple que la communauté, et c'est ce qui fait mouche. Elle est autant diurne que nocturne, aussi hétéro que gay ou lesbienne, aussi cisgenre que transgenre. Elle est une sorte d'enclave, un monde idéal où tout le monde vit "en parfaite harmonie", comme dans la chanson du Roi Lion. "Avant les lieux c’était toujours pour un certain public, ou pour un certain type d’événement, raconte la drag-queen Minima Gesté.
Minima Gesté anime le désormais célèbre bingo du dimanche soir. "Les soirées qui sont organisées ne sont pas LGBT friendly. Elles sont straight friendly !" s'amuse-t-elle, avant de continuer : "La plupart du staff et de l'organisation sont eux-mêmes LGBTQI, ce qui participe aussi à créer un espace de sécurité, où on se sent libre, et où on peut vraiment être soi-même." Pour les drag-queens, À la folie est devenue un nouveau refuge, au même titre que les soirées House of Moda de la Java, ou les plus récentes Kinder Garten. Chaque semaine, le bingo ramène une foule d'habitués de la communauté et de LGBT ou d'hétéros curieux, et tout ce petit monde hurle "bingo" dans une cacophonie joyeuse. Pour Alexis, "c'est le meilleur remède au blues du dimanche soir."
On a une surprise pour vous
C'est dans la même joie et la même bienveillance que le lieu fêtera ses quatre ans, du 4 au 8 décembre prochains. Pendant cinq jours, À la folie accueillera un dîner spectacle, un kiki ball de voguing, des tables rondes un bingo XXL et deux soirées clubs qui mettront la scène française (et LGBT+) à l'honneur. En effet, les djs queers du collectif La Culottée et la productrice Myako seront rejoints par le roi de la french touch, Laurent Garnier pour une nuit d'anthologie.