LGBTphobie#EnsembleSurInternet, la campagne contre la haine en ligne pendant le confinement

Par Timothée de Rauglaudre le 08/04/2020
haine en ligne

Un collectif de six associations dont Urgence Homophobie et Stop Homophobie, soutenues par des personnalités, a lancé une campagne contre la haine en ligne qui se propage depuis le début de la crise du coronavirus.

Le confinement n'a pas fait taire la haine en ligne. Bien au contraire. Lundi 6 avril, un collectif de six associations (Urgence Homophobie, l'Union des étudiants juifs de France, Stop Homophobie, Cool Kids Féministes et SOS racisme) a lancé la campagne #EnsembleSurInternet. Une campagne à laquelle de nombreuses personnalités ont apporté leur soutien : Cali, Tim Dup, Lola Dubini, Camille Lou, Alex Goude, Tristan Lopin, Gwendal Marimoutou, Romain Costa, Marion Séclin, Lucas Wild, Adrien Rohard, Paul Darbos, Garance Teillet, Emilie Lopez, Jean-Baptiste Marteau, Jonas Ben Ahmed et Christian Millette.

Le principe ? Rappeler que, même dans un contexte de confinement et de lutte contre la propagation du coronavirus, la haine en ligne ne s'arrête pas, comme le rappelle la tribune publiée à l'occasion : "Ainsi, là où le lien social était devenu roi le temps de quelques jours, tendent à se propager des caricatures qui désignent Juifs, homosexuels, ou encore migrants comme responsables de la propagation de ce virus, des insultes envers les personnes d’origine asiatique, des mises en cause des afrodescendants accusés de ne pas respecter le confinement, des vociférations LGBTphobes, d’ignobles et constantes pressions sexistes, ou des théories complotistes. Au contraire de ce que nous espérions, certains des plus vils aspects des réseaux refleurissent."

"Putain de gouines de merde"

Dans une vidéo publiée lundi à 18 heures sur les réseaux sociaux, des membres du collectif se sont filmés en train de lire des commentaires orduriers postés sur les réseaux sociaux depuis le début du confinement, comme "Je préfère un fils mort qu'un fils gay", "Bordel la tête qu'il a l'autre trans, il me dégoûte, j'ai envie de le frapper", "Parce que ce sont des putain de gouines de merde" ou encore "En plus c'est un pédé ou un trans, qu'il aille brûler". Sans compter les allégations antisémites et ou anti-Asiatiques parfois formulées sur l'origine du coronavirus...

Au-delà de la volonté revendiquée de choquer, la campagne se veut un appel passé aux grandes plateformes, notamment Twitter et Facebook, pour modérer plus efficacement les contenus haineux sur les réseaux sociaux : "En tant qu’associations, nous appelons les grandes plateformes du numérique à également prendre leur part de responsabilité face à la catastrophe à laquelle nous sommes actuellement confrontés. Nous les appelons ainsi à modérer massivement les contenus complotistes, racistes, sexistes, antisémites, LGBTphobes, et tous les autres contenus haineux qui se propagent sur leurs réseaux sociaux.  Dans le seul espace où nous pouvons encore communiquer, il est de leur devoir citoyen d’enfin mener une politique de modération qui devrait être pourtant être quotidienne et continue. Il est de leur devoir d’empêcher que les promoteurs de la haine – aussi minoritaires soient-ils – y déploient leurs habituelles stratégies toxiques."

 

Crédit photo : Thomas Ulrich/Pixabay