INFO TÊTU - L'Inter-LGBT annule officiellement le cortège qui devait avoir lieu le 7 novembre. À la place, de petits rassemblements auront lieu dans tout Paris et sa banlieue pour visibiliser le mot d'ordre : "Santé bafouée, LGBTQI+ en danger !".
Les espoirs restaient minces alors que l'épidémie de Covid-19 s'intensifie de nouveau. Après avoir été reportée du 27 juin au 7 novembre, la Marche des Fiertés, festive et revendicative telle qu'on la connaît est désormais annulée à Paris. "Nous ne négocions pas avec la sécurité du public, des militant·e·s et des bénévoles (...) nous n’appelons pas le public et les associations à défiler dans les rues", annonce à TÊTU l'Inter-LGBT+ qui organise la marche.
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Malgré tout, les organisateurs ne baissent pas les bras. Le collectif de 60 associations entend organiser, du 2 au 7 novembre, des mini-rassemblements respectant les gestes sanitaires dans certains points de la ville ainsi qu'en banlieue. L'idée ? Que chaque association puisse bénéficier d'un point pour "sensibiliser le public, alerter les pouvoirs publics et inscrire les sujets LGBTQI+ dans l'agenda politique".
"Santé bafouée, LGBTQI+ en danger !"
D'autant que cette année, le mot d'ordre est "Santé bafouée, LGBTQI+ en danger !". "La santé est depuis bien longtemps l’une des principales préoccupations des personnes LGBTQI+ souvent oubliée des politiques et pourtant vitale, au sens premier du terme", explique l'association. Les dossiers ne manquent pas : mutilation des personnes intersexes, le difficile accès des personnes trans à des interventions médicales, la loi bioéthique votée en seconde lecture a minima...
Des tables rondes seront également organisées et diffusées sur les réseaux sociaux pour échanger sur la thématique de la santé des personnes LGBT+. Des artistes de rues donneront de la visibilité au mot d'ordre. "Le programme est en cours de consolidation, nous appelons à un maximum d'initiatives de la part du tissu associatif", insistent les organisateurs. Par ailleurs, l'Inter-LGBT+ invite les parisien.ne.s à soutenir la Marche des Fiertés en accrochant à leurs fenêtres ou devantures de commerce, un drapeau arc-en-ciel.
Une marche des Fiertés à l'image de 2020 : moins festive
En revanche, la marche sera vraisemblablement moins festive que les années précédentes. "Rien aujourd’hui ne laisse envisager une dimension très festive mais nous essaierons", souffle l'Inter. D'autant que les bars sont fermés et les rassemblements extrêmement limités. "L'objectif de toute Marche des Fiertés, quelle qu'en soit sa forme, est de visibiliser nos revendications. Ainsi, c'est tous les quartiers de Paris qui pourront les voir et les entendre".
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À propos de l'impact financier d'une telle annulation, l'Inter dit avoir limité les dégâts : "Nous avons anticipé différents scénarios envisageables, et ce dès le début de la crise sanitaire. En observant l’évolution de la situation, nous nous doutions que l'organisation d’un rassemblement massif et l’installation du grand podium sur la place de la République serait compromis cette année. Nous avions donc suspendu toutes les dépenses qui se seraient traduites par des pertes sèches", dit le collectif. Malgré tout, l'impact n'est pas neutre.
La mairie grille la politesse à l'Inter
La semaine dernière, le Conseil de Paris a alloué des subventions à 25 associations. Jean-Luc Romero, l'adjoint chargé de la lutte contre les discriminations a proposé que la mairie alloue 30.000 euros à l'Inter-LGBT. Lors de son discours, il a grillé la politesse au collectif d'associations, annonçant à sa place l'annulation de la Marche des Fiertés. "Il n’y avait pas une urgence du côté politique à faire des annonces pour confirmer ou infirmer des rumeurs. En revanche, il y a une urgence, du côté politique dans son ensemble, à se mobiliser pour renforcer et faire avancer les droits des personnes LGBTQI+, et notamment sur les questions de santé", insiste l'Inter-LGBT.
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