LGBTphobieLe blogueur Bassem Braïki condamné à huit mois de prison avec sursis pour des propos homophobes

Par Nicolas Scheffer le 22/10/2020
tribunal

Le tribunal correctionnel de Lyon vient de condamner le blogueur Bassem Braïki. Il avait diffusé des propos homophobes sur Snapchat en 2018. Le quarantenaire entend faire appel de la décision.

Cette condamnation devrait en faire réfléchir plus d'un. Bassem Braïki a été condamné en première instance à huit mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon. Il y a deux ans, il a tenu des propos homophobes dans une vidéo diffusée sur Snapchat. Le blogueur a fait savoir qu'il compte faire appel de la décision, indique Actu Lyon.

En août 2018, il dit devant les 70.000 abonnés à son compte privé "les homosexuels, il faut vous soigner" et suggère de "prendre un Efferalgan à mélanger avec du cyanure". Il parle de "sales tarlouzes", de "sodomites" et des temps heureux où "c'était un délit de tenir la main d'un sidaïque".

"Rien contre les gays"

"Quand on a autant d'abonnés, on a des responsabilités", a fait valoir le procureur de la République, cité par Le Parisien. Devant l'audience, le blogueur a assuré qu'il n'a "rien contre les gays". Avant de s'enfoncer : "avec mes enfants, on est tombé sur la Gay Pride (sic) et ce qui me gène, ce n'est pas leur orientation sexuelle, mais la moralité. Quand on les voit sur les chars, à quatre pattes avec des chaînes autour du cou, c'est choquant. Si c'était des hétérosexuels, ça serait pareil".

"J'ai pris conscience que ces personnes méritaient le respect", ajoutait-il. Son avocat a plaidé la bêtise, "un manque d'intelligence", l'addiction aux réseaux sociaux. Mais aussi que son client est un musulman pratiquant et que "cette religion n'est pas très tolérante par rapport à la communauté gay et LGBT".

Huit mois de sursis et 2.500 euros d'amende

Ces excuses n'ont pas convaincu les magistrats qui l'ont donc condamné à huit mois de prison avec sursis et d'une amende de 2.500 euros d'amende. L'homme de 40 ans devra également verser 1.400 euros de dommages et intérêts aux associations Mousse, Stop homophobie et Adheos.

Ce blogueur s'est fait connaître en 2015, après les attentats. Il s'était insurgé contre "les imposteurs qui se font passer pour des musulmans en tuant des gens". Depuis, il a été condamné pour des propos racistes contre les noirs et les métisses en 2019. Il a également participé à une bagarre avec un rappeur en février dernier. Une vidéo avec des propos similaires est toujours disponible sur internet.

Crédit photo : Capture d'écran YouTube / Bassem TH Officiel