associationÀ Metz, un conseiller municipal Rassemblement national accuse les assos LGBT+ de "dérive sociétale"

Par Nicolas Scheffer le 23/11/2020
Metz

Alors que le conseil municipal de Metz devait voter une subvention à des associations qui luttent contre les discriminations, Grégoire Laloux, élu Rassemblement national, a dénoncé ces assos qui participent à une "dérive sociétale".

"On poursuit la dérive sociétale", les propos du conseiller municipal (Rassemblement national) suscitent l'indignation. Jeudi 19 novembre, Grégoire Laloux, élu sur la liste Rassemblement national, s'en est pris à l'association LGBT+ Couleurs Gaies. Le conseil municipal devait voter les subventions à plusieurs associations qui luttent contre les discriminations. En pleine épidémie, alors que les associations sont extrêmement sollicitées, Grégoire Laloux leur a tiré une charge.

À LIRE AUSSI - Un couple gay violemment agressé dans un hypermarché à Metz

"Les associations politisées communautaristes comme Couleurs Gaies continuent de bénéficier d'un bon traitement. C'était déjà le cas lors de la mandature socialiste. L'association a déjà reçu plusieurs milliers d'euros d'argent public. Sur cette thématique comme sur d'autres, on poursuit la dérive sociétale", lâche-t-il au conseil, cité par Le Républicain Lorrain. "Je ne comprends pas qu'à l'âge de Grégoire Laloux (24 ans, ndlr), on puisse tenir des propos comme ça. Cela me semble complètement honteux. Oui, c'est honteux de qualifier l'homosexualité de dérive sociétale", a répondu Jérémy Roques, conseiller élu sur la liste Unis pour Metz (gauche). L'élu PCF Pierre Laurent a dénoncé des "propos d'un autre temps".

"Ce qui est une dérive, c'est l'idéologie LGBT"

À la tête du groupe RN, Françoise Grolet a cru bon de préciser : "lorsque mon collègue a parlé de dérive sociétale, il ne parlait pas de l'homosexualité qui est un mode de vie qui appartient à chacun (sic). Ce que nous avons remis en cause, c'est une association qui a été hostile envers nous et qui est tombée dans ce travers politicien". Elle a par ailleurs dénoncé sur twitter une subvention pour lutter contre la transphobie.

Pendant le conseil municipal, Grégoire Laloux a enfoncé le clou. " Je n'ai pas parlé de l'homosexualité comme une dérive. Ce qui est une dérive, c'est l'idéologie LGBT (sic)". Cet élu RN sait-il qu'il cite l'homophobe président polonais Andrzej Duda, qui met en oeuvre une politique ouvertement hostile aux personnes LGBT+ ? "Je n'accorde aucune légitimité aux associations LGBT pour parler au nom de nos compatriotes homosexuels. Ces groupes instrumentalisent des gens, un mode de vie, des libertés à des fins politiques. Ils contestent que l'immigration massive et sa conséquence directe qu'est l'islamisme radical soient une menace pour les libertés en France, et en l'occurence, pour nos compatriotes homosexuels", a-t-il précisé dans un post Facebook.

"Accusation diffamatoire"

À LIRE AUSSI - Municipales 2020 : à Perpignan, l’élection de Louis Aliot inquiète les assos LGBT+

"Hiérarchisation des discrimination, propagande teinté d'homonationalisme, accusation diffamatoire sur une prétendue affiliation politique des responsables du Centre LGBTQI+ de Lorraine... Hier soir au conseil municipal de Metz, le Rassemblement national était en roue libre", a tweeté Couleurs Gaies. Pendant le conseil, Grégoire Laloux a tenu à préciser : "je n'ai rien d'un nazi". Hasard du calendrier, l'association commémorait ce jour-là la disparition du résistant Daniel Cordier, ancien secrétaire de Jean Moulin, décédé vendredi 20 novembre.

 

Crédit photo : Capture d'écran Facebook