justiceÀ Paris, l'auteur des tags de croix gammées sur deux bars gay condamné à un stage de citoyenneté

Par Nicolas Scheffer le 09/04/2021
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L'un des hommes qui a tagué le Cox et le Banana Café avec des symboles antisémites et homophobes a été condamné à 1.000 euros d'amende avec sursis ainsi qu'à deux jours de stage de citoyenneté.

L'été dernier, à deux reprises, le Marais s'était réveillé avec un goût amer. Le 30 juin 2020, le Banana Café a été recouvert de trois tags de croix gammées. Une semaine plus tard, le Cox était à son tour visé, avec trois croix gammées et deux croix celtiques. Le tribunal judiciaire a condamné l'un des auteurs des dégradations à 1.000 € d'amende avec sursis et à effectuer un stage de citoyenneté de deux jours.

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Cet été, la mairie de Paris avait  effacé les tags antisémites du Cox avant même que les gérants ne soient réveillés. "La police a été avertie à 10 h 38 et à 11 heures 26, les tags avaient disparus", expliquait alors à TÊTU Boris Jamet-Fournier, conseiller de Paris d'astreinte ce jour-là. Puis, le 7 octobre, quatre prévenus étaient interpellés dans l'affaire, indiquait alors une source policière à TÊTU. Parmi eux, trois mineurs et un majeur, qui revendique une "appartenance à un milieu extrémiste".

Un symbole "pour stigmatiser"

Après une audience début janvier, le tribunal a condamné le majeur à 1.000 euros d'amende avec sursis, un stage de citoyenneté de deux jours et 2.201 euros d'indemnités. "L’apposition sur les vitrines d’établissements notoirement connus pour recevoir une clientèle dite 'LGBTQ+' de la svastika (croix gammée, ndlr), emblème du régime nazi lequel s’est notamment illustré par la stigmatisation et l’élimination de homosexuel, est une marque de mépris et de haine", indique le jugement.

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La décision pointe également que les tags impliquent un rapprochement "à l’utilisation par le régime nazi de ce symbole pour stigmatiser, déporter et éliminer les homosexuels à l’instar des juifs durant la Seconde Guerre mondiale". L'avocat des parties civiles, Me Étienne Deshoulières considère que "ce jugement est important, car il contribue à la reconnaissance par l’État français de la déportation des homosexuels pendant la Seconde Guerre mondiale. La croix gammée est évidemment le symbole de l’antisémitisme du régime nazi. Elle est également le symbole de son homophobie".

"Certes, la condamnation peut sembler faible, mais les juges ont pris en compte que c'était sa première condamnation, qu'il était jeune et ont voulu lui donner un avertissement. Les associations que je représente, sont satisfaites de ce jugement qui oblige l'auteur des faits à suivre un stage de citoyenneté", indique à TÊTU Me Deshoulières. Les mineurs appréhendés par la police en octobre, ont également été condamnés devant une autre chambre juridictionnelle.

 

Capture d'écran Twitter / @boris_tweets