Le présentateur météo de BFMTV, Marc Hay, a profité de la journée du 17 mai pour faire son coming out. Il revient pour TÊTU sur son parcours et sur le sens de son geste public.
"C'était quelque chose que je n'avais pas prévu", nous raconte Marc Hay au lendemain d'un jour important pour lui. A l'âge de 34 ans, son visage est déjà connu de beaucoup puisqu'il présente la météo sur BFMTV. Et ce 17 mai, journée de lutte contre les LGBTphobies, Marc Hay a fait son coming out sur Twitter.
"Je suis gay."
"Il est temps pour moi de dire à voix haute ce que je n'ai jamais osé dire : je suis gay. L'occasion pour moi aussi de dénoncer toutes les insultes à mon égard sur les réseaux sociaux", a-t-il sobrement écrit. Un rappel que même en 2021, être gay et out reste un acte militant fort.
Pour commencer ce lundi pluvieux du mois de mai, Marc partait visiter son futur appartement en construction. En chemin, il ouvre Twitter et découvre l'avalanche de messages bienveillants et de drapeaux arc-en-ciel postés afin de rappeler que cette journée reste un moment de lutte. Sa visite terminée, il replonge dans son téléphone, hésite un instant, et tweete. "Tout le monde était déjà plus ou moins au courant, alors pourquoi ne pas le dire tout haut ? En travaillant dans les médias, on a peut-être plus de visibilité que dans d'autres métiers. Ce sont aussi peut-être des entreprises plus safe pour les gays que d'autres secteurs", se justifierait-il presque.
En ce 17 mai, journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, il est temps pour moi de dire à voix haute ce que je n’ai jamais encore osé dire : je suis gay. L’occasion pour moi aussi de dénoncer toutes les insultes à mon égard sur les réseaux sociaux. 👨❤️👨👨👨👧👦🏳️🌈
— Marc Hay (@Marc_Hay_BFMTV) May 17, 2021
La météo, passion d'enfance
A BFMTV comme dans sa famille, cela fait longtemps que Marc est ouvertement gay. Son vrai coming out, ce Ligérien d'origine l'a fait quand il avait 18 ans. Face à ses parents. "Sur le moment, ça a été difficile à dire pour moi, et je pense difficile à entendre pour eux aussi." Non pas par méchanceté ou rejet mais simplement parce que c'était la première fois que cela arrivait dans sa famille, explique-t-il aujourd'hui. A l'époque il est déjà à la fac et s'est lancé dans des études supérieures de langues étrangères. En master, il s'oriente vers une alternance avec PSA (Peugeot), avant de réaliser que ce n'est pas pour lui.
"Petit, je m'amusais à couper le son de la météo pour faire moi-même la présentation"
Dans sa tête, sa passion pour la météo reste présente. "Petit, je m'amusais à couper le son de la météo pour faire moi-même la présentation, se souvient-il amusé. Les jours de neige, j'appelais Météo France pour savoir si la neige passait aussi par ma ville, Cholet en Maine-et-Loire. Je ne vous raconte pas les factures à la fin du mois…".
De Peugeot à BFM
Après son alternance, le jeune homme décide finalement de ne pas continuer avec PSA et de s'orienter vers des études de journalisme. Une année dans une école privée et le voilà avec une convention de stage pour La Chaîne Météo. Le rêve. Entretemps, France 3 le remarque et une place se libère pour les remplacements des vacances. Il saute sur l'occasion et se met à incarner le monsieur météo des vacances. Celui qui annonce le soleil, les journées à la plage, les beaux jours quoi.
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Le reste de l'année, Marc reprend place sur les bancs de la fac, côté prof cette fois-ci, et commence à donner des cours d'anglais. Une double casquette qu'il va garder plusieurs années avant de réussir à se faire une place dans le monde de la télévision.
"Je n'ai jamais éprouvé le besoin de me cacher à BFM"
Ces contrats continuent jusqu'à ce qu'on lui propose un poste en CDI sur BFMTV, après plusieurs années de piges (remplacements à la journée, payée au forfait). Depuis, il s'épanouit au sein du groupe de presse, parle d'une vie de bureau assez tranquille où les journalistes et les technicien-nes se côtoient et parlent de leur vie personnelle sans que le fait d'être gay ou lesbienne ne pose de problème. "Je n'ai jamais éprouvé le besoin de me cacher à BFM, alors que quand j'étais prof, oui, je ne le disais pas par crainte des réactions des collègues, mais aussi et surtout des élèves."
En cette année de crise sanitaire, Marc Hay n'a pas chômé : il a trouvé un compagnon, sur lequel il compte rester discret, et va devenir propriétaire. Quant à la suite, il l'attend avec encore plus de joie après son message : "Je n'ai pas fait mon coming-out dans l'optique d'être un rôle-modèle, mais si ça peut aider des jeunes LGBT+ à s'affirmer, alors tant mieux !".
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