LGBTphobieUn rassemblement contre l'homophobie en hommage à Samuel aura lieu ce dimanche à Paris

Par Antoine Patinet le 09/07/2021
samuel

Après le meurtre de Samuel, un rassemblement est organisé à Paris pour rappeler que les gays meurent encore de l'homophobie. Et souvent, dans le silence.

Le meurtre de Samuel, un jeune aide-soignant espagnol de 24 ans, a ému toute l'Europe. Et a, semble-t-il, rappelé à tous et toutes qu'en 2021, dans un des pays les plus progressistes d'Europe, sur un parking de boîte de nuit, un homme gay peut encore mourir sous les coups et les "sale pédé".

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"Nous ne voulons pas mourir parce que nous sommes pédés". C'est avec ce mot d'ordre que le magazine queer Friction, Les Disques du Lobby, le pôle LGBT+ du NPA ont lancé un appel à rassemblement ce dimanche 11 juillet à 15H, devant l'Ambassade d'Espagne, rue Marceau (lien vers l'évènement Facebook).

Compter nos morts

"On croit souvent qu’on n’est plus tué de nos jours en Europe lorsqu’on est gay. C’est faux", expliquent les organisateurs dans un texte poignant. Les pédés sont assassinés en Espagne. Les pédés sont aussi assassinés en France" continuent-ils, avant de dresser la liste des derniers meurtres homophobes connus dans l'Hexagone.

On y retrouve notamment Daniel, victime d'un crime homophobe dans le bus de nuit à Villejuif, en 2019, et d'autres "hommes homosexuels" sans patronymes, relayés le plus souvent dans les rubriques faits-divers du Parisien ou des canards locaux. "Pour Samuel Luiz en Espagne mais aussi pour Daniel, Michel, Mario, Mickaël, Patrice et Nicky en France, pour David en mars en Belgique et Normunds en avril en Lettonie. Pour toutes les victimes, rassemblons-nous pour dénoncer les violences qui touchent les pédés." 

Les agressions LGBTphobes ne sont malheureusement pas réservées aux seuls hommes. Jessyca a été fauchée par une voiture dans le bois de Boulogne en février 2020. Un an après les faits, l'enquête est toujours en cours. Avant elle, Vanessa Campos, est morte, visée par une arme à feu en août 2018. Neuf hommes ont été renvoyés devant les assises dont trois pour "meurtre".

"Des meurtres peu relayés"

"Nous ne pouvons même pas dire que nous en avons marre de compter nos morts : on ne les compte même pas. Les meurtres de pédés sont peu médiatisés, peu relayés : nous n’en entendons pas parler. Nous ne voulons pas mourir dans le silence et l’indifférence", concluent-ils, rappelant par la même que pour de nombreux meurtres, le motif homophobe n'est pas retenu, faute de témoins ou de preuves.

Contactés par TÊTU, Act Up-Paris a annoncé que l'association compte appeler à participer au rassemblement. De son côté, SOS homophobie, pourtant contactée par les organisateur.ice.s, n'avait au moment de notre appel pas pris connaissance du rassemblement. Si Aides n'appelle pas officiellement à manifester, de nombreux militants de l'association devraient être présents sur place.

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